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CHANSON


CHRISTIAN OLIVIER : INTERVIEW LES TÊTES RAIDES

Graphiste et fondateur du collectif d’artistes Les Chats Pelés, Christian Olivier est également le chanteur, guitariste et parolier du groupe Les Têtes Raides ; un groupe majeur dans l’univers de la chanson française qui a toujours su combiner avec bonheur une bonne dose d'émotion, de poésie et d'humour. Avant de se produire sur scène pour de nouveaux spectacles qui l'attendent, Christian Olivier a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions…


CHRISTIAN OLIVER À CŒUR OUVERT

Depuis la compilation Les 20 ans de Ginette en 2008, silence radio. Puis vous revoilà avec L’An demain et aujourd’hui Les Terriens. Quoi de neuf ?

Je me suis remis à écrire, et je suis allé creuser dans des choses plus personnelles, plus poétiques. J’ai fait une petite pause accordéon, on a laissé la place aux cordes, mais en concert, il est toujours là dans les morceaux comme Ginette, Gino... C’est l’instrument, outre la guitare, avec lequel je suis le plus à l’aise.

Votre rapport à la guitare justement ?

J’ai commencé la guitare à 12 ans. J’ai arrêté puis j’ai repris vers 18 ans. J’ai acheté une guitare électrique et je me suis mis naturellement au chant...

Engagée, poétique, drôle, surréaliste… Qu’est-ce qui définit le mieux votre écriture ?

La poésie… C’est quelque chose qui me nourrit énormément. J’en ai besoin, j’en lis beaucoup. Dans mes chansons, j’essaie d’ouvrir des portes pour laisser la place à l’imaginaire.

Le titre Je voudrais, c’est du slam, non ? Une piste à explorer ?

C’est entre la lecture, le texte parlé et chanté… ça me plaît beaucoup car le texte est vraiment en avant.

Né à Bamako, au Mali, quels souvenirs en gardez-vous ?

Le climat d’abord. Quand il pleut, les gens sont dehors, c’est la fête. C’est l’inverse par ici. Dès qu’il y a une pluie fine, tout le monde sort le parapluie. Le rapport aux animaux aussi est différent. Aller se baigner dans le Niger avec quelques hippopotames pas loin, ça laisse des traces. Et puis à Bamako, y’a une espèce de sourire permanent des gens qui est vraiment super.

Avec d’autres artistes, associations, syndicats… Vous aviez lancé l’« Avis de KO social » au lendemain du 1er tour des présidentielles de 2002.

Notre volonté, c’est surtout de faire de la musique bien avant de faire de la politique. Mais on est là, sur le terrain. On est intervenus à Lyon pour un foyer de sans-papiers. On avance au coup par coup, mais on ne veut pas en rajouter plus qu’il n’en faut. Le politico-médiatique a pris une place tellement démesurée par rapport au contenu et au sens…

Il y a cinq ans, un jeune que vous soutenez, Soan, a remporté la Nouvelle Star. Qu’en pensez-vous ?

C’est une histoire marrante, je travaillais déjà avec lui avant même qu’il ne fasse cette émission. Il m’a posé la question, on s’est dit : allez hop ! Il y allait pour faire une émission, voire deux… Moi, ce qui m’intéresse, c’est surtout ce qu’il écrit, ce qu’il chante. Avoir un personnage comme lui qui vient bousculer les canons, les critères de ce genre d’émission, c’est super. Et que des gens qui ne vont pas forcément voir des concerts puissent voir un mec comme ça à la télé, c’est super aussi.

Propos recueillis par C. Vincent (Cadence Info - 07/2014)



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