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CHANSON


JULIE LONDON PORTRAIT, DU JAZZ À LA BALLADE SIRUPEUSE


De Julie London, on retient plus particulièrement sa carrière de chanteuse que son parcours d’actrice qui s’étend pourtant sur plus de trente-cinq films. Julie London fut l’héroïne de ballades sirupeuses dont généralement on retient Fly Me To The Moon, Blue Moon, Misty, Yummy Yummy Yummy et surtout Cry Me a River (repris en France par Viktor Lazlo sous le titre Pleurer des Rivières). Julie London aura enregistré trente-deux albums entre 1955 et 1969, surtout composés d'adaptation "jazzy" et de chansons américaines populaires.


JULIE LONDON : “CRY ME A RIVER” POUR MÉMOIRE

Dans les années cinquante, Julie London fut la femme fatale portée par un genre musical mélodramatique : la ballade jazzy. Pourtant, la chanteuse n’a pas toujours eu un droit d’entrée dans les anthologies du jazz, même si les amateurs du genre furent les premiers à s’arracher les nombreuses rééditions sous leurs pochettes originales, surtout depuis sa disparition en 2000. Trop de mélodies superbes, de rengaines affichées ont peut-être détourné les plus puristes qui n’ont vu en elle qu’une chanteuse glamour taillée pour des ballades sentimentales.

Doit-on condamner ces pochettes, sur lesquelles, chastement déshabillée, Julie London semble inviter l’auditeur à la rejoindre à l’intérieur du disque, incarnant successivement les grands stéréotypes de la femme américaine, mondaine ou amicale, fatale ou éperdue, romantique ou sensuelle, amante d’un soir ou épouse d’une vie !

Vous me direz, et le jazz dans tout ça ? Ce n’est tout de même pas son fameux strip-tease dans le film Man Of The West qui nous y ramène. Née le 26 septembre 1926 sous le nom de Julie Peck, elle se fit d’abord connaître comme actrice à partir de 1944, apparaissant dans des films tels que The Fat Man, Tap Roots, The Red House et The Fighting Chance. C’est seulement à partir de l’année 1955 qu’elle entame sa carrière de chanteuse en enregistrant un premier disque (Julie is Her Name) accompagnée du guitariste Barney Kessel et du contrebassiste Ray Leatherwood.

À l’intérieur de ce disque figure son premier grand succès, la chanson Cry Me A River. On se souvient encore du film La Blonde Et Moi (The Girl Can't Help It, avec Jayne Mansfield – 1956) quand Tom Ewell a des hallucinations en voyant la réincarnation de sa femme partie dès qu’il entend la si triste chanson. Dès lors, après ce succès retentissant, Julie London prend quelques distances avec le cinéma et enregistre d’autres disques, notamment avec les guitaristes de jazz Al Viola, Howard Roberts et le contrebassiste Red Mitchell, les pianistes André Prévin et Jimmy Rowles, le compositeur et arrangeur Russ Garcia et quelques autres artistes se situant à la frontière du jazz et de la variété.

JULIE LONDON : MISTY (le standard d'Erroll Garner)

Plus étudié qu’il ne voudrait le laisser paraître, avec une subtile pointe de vibrato magnifié par la perspicacité des ingénieurs du son, le naturel de sa voix, toujours à la limite de la perte de conscience, s’est imposé en privilégiant le contenu érotique des ballades ; genre dont elle se fera une spécialité. Les amateurs des suavités du jazz West Coast ont toujours apprécié l’approche de ses interprétations sensuelles... à juste titre.

par F. B. (Cadence Info - 10/2015)


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