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CHANSON

MARINA KAYE INTERVIEW FEARLESS

La jeune chanteuse Marina Kaye (de son vrai nom Marina Dalmas) a toute l’attitude d’une adolescente bien sage et pudique. Du haut de ses 17 printemps, elle a sorti au mois de mai 2015 Homeless, un premier album qui « cartonne » grâce à son titre éponyme. La justesse de sa voix et son timbre caractéristique ne sont pas les seuls atouts de Marina Kaye. La qualité des textes, la réalisation soignée, sans compter la présence de quelques pointures comme la vedette australienne Sia Fuller - qui a signé un des titres de l’album, Freeze You Out - contribuent également à la réussite de ce premier disque.


HOMELESS, L’ÉPIPHÉNOMÈNE DE YOUTUBE

Cette première expérience professionnelle « grandeur nature » a débuté du jour où, suite à la mise en ligne de quelques reprises de chansons sur Internet, un banquier norvégien, Jan Erik Frogg, la remarque et ne devienne son producteur.

Ensuite, tout est allé très vite… Quand la chanson Homeless est mise en ligne, il ne lui faudra que quelques semaines pour qu'elle gravisse les échelons qui conduisent au top des titres les plus téléchargés. Contre toute attente, le contenu pessimiste de la chanson Homeless devient un épiphénomène sur YouTube. Qui s'en serait douté ?

N'écoutant que le vent qui les invite, les médias se déchaînent à leur tour pour connaître cette jeune chanteuse qui chante à 17 ans cette ode triste et déchirant sur l’existence d’une sans-abri (Homeless signifiant Sans abri). À sa façon et avec ses mots, Marina Kaye témoigne des malheurs qui frappent la jeune génération d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs.

L’époque de la collégienne timorée qui chantait le tube d’Adèle, Rollin in the Deep, s’est éloignée à tout jamais… À sa place est venue s’installer une auteure sensible qui livre au grand jour ses souffrances et ses craintes face à un avenir incertain. À 'Metronews', elle confiait ces mots-là : « Je n'ai jamais eu le comportement typique d'une ado, à ne rien faire de la journée. J'ai besoin de voir bouger les choses. Certes, je suis très jeune, mais j'ai l'impression qu'il faut que j'accomplisse un maximum de choses essentielles pour laisser ma marque. »

© Patrick S. (flickr.com) - Marina Kaye (2016 - Baziege)


INTERVIEW MARINA KAYE

Marina vous avez 17 ans. On vous a découvert en 2011 dans « La France a un incroyable talent », concours que vous avez remporté. Comment est venu ce désir de chanter ?

Marina Kaye : chanter, c’était très naturel pour moi. De reproduire les sons, les musiques que j’entendais avec ma voix,. Je me suis mise vraiment à chanter quand j’avais 10/11 ans. Pour moi, c’était l’instinct qui ressortait. C’était tout à fait normal. Et puis un jour, c’est une amie qui m’a entendue et qui m’a laissé entendre que j’avais ce don. C’est elle qui m’a poussé à m’inscrire à ce concours.

Vous avez grandi dans une famille de musiciens, de chanteurs ?

Pas du tout.

Qu’écoutait-on à la maison ?

J’écoutais Demis Roussos, et à six ans j’ai découvert Prince. Cela n’a musicalement aucun rapport, mais je suis tombé amoureuse de l’artiste plus que de sa musique, bien qu’elle soit impressionnante musicalement. C’est la personne qui m’a fasciné directement.

Suite à l’émission que vous avez gagnée, vous aviez envie d’abandonner la musique… ou de continuer dans cette voie.

J’avais conscience qu’à la période de l’émission, j’étais une candidate d’un jeu et que je n’étais pas vraiment une chanteuse. Je me disais : « Je ne vais pas commencer une carrière qui ne me ressemble pas. », alors que j’avais des propositions à la sortie de l’émission ; ce qui est tout à fait normal. Ce n’était pas du tout le registre vers lequel je désirais aller, le style comédie musicale.

Quel a été alors le déclic… ce qui vous a incité ?

Le déclic est venu de la personne qui a regardé les vidéos que je postais sur Internet et qui est aujourd’hui mon producteur. Il m’a contacté et il a su me parler, tout simplement parce qu’il m’a dit : « On va faire ce que tu veux. ». Alors j’ai pu raconter ma vie, chanter dans la langue que je voulais et réaliser des choses incroyables grâce à cette liberté.

L’histoire de votre premier album est assez incroyable, puisque vous êtes allé l’enregistrer à New York, à Londres avec des pointures internationales. Quels sont les souvenirs que vous conservez de cette période d’enregistrement ?

Ça été les meilleurs moments de ma vie, tellement forts en émotion avec ces rencontres incroyables.

Comment vous êtes-vous senti en studio ? Est-ce facile de réussir à imposer son idée, à être sûr de son avis, quand c'est son premier album et que l'on est adolescente ?

Pour ma part, je savais où je voulais aller. Ce que je désirais faire. Déjà j’écrivais les textes, donc c’était assez directif ; et puis je chantais les mélodies…

Autour de vous, vous avez fait entendre des musiques, des chansons ou des indications pour dire ce que vous vouliez, simplement pour ne pas vous tromper ?

Pendant la création de l’album, j’ai écouté celui de Lindsey Stirling (Shatter Me, ndlr), qui est présente sur mon album, et qui m’a inspiré énormément. Je pense que le violon est le meilleur instrument qui existe… En France, elle a signé sur le même label que moi. J’ai fait cinq de ses premières parties en fin 2014 et, au final, on a vraiment accroché toutes les deux et on s’est dit que se serait cool de faire quelque chose ensemble.


MARINA KAYE - DANCING WITH THE DEVIL (live studio 2015)

De quand datent les chansons de cet album ?

On a commencé à les écrire spécialement pour l’album en février 2013. Nous sommes rentrés en studio en juin 2013 avec ce qu’on pensait être les chansons définitives de l’album, sauf que nous avons signé avec le label en février 2014 et qu’on sortait le single en mai 2014. Alors nous avons été obligés de retourner aux États-Unis, en février 2015, pour écrire de nouvelles chansons et donner un « coup de fraîcheur ». Finalement, l’album a été créé sur une sacrée durée !

Je crois que d’abord vous écrivez les textes en français, puis que vous les traduisez en anglais…

Non. En fait, au tout début, mon producteur m’avait demandé ce que je voulais faire exactement. Je lui ai répondu : « Je ne sais pas du tout. », et lui m’a répondu : « Écris ce que tu ressens, ce que tu as envie de dire, ce qui passe dans ta tête. ». J’en ai finalement écrit des tonnes et des tonnes que l’on a transformées en chansons. Homeless est la première que j’ai commencée à écrire en anglais et puis, à partir de là, je les ai toutes écrites directement.

Maintenant vous êtes très à l’aise dans l’écriture en anglais…

C’est quelque chose qui vient vraiment naturellement. Quand on a l’air de la chanson dans la tête et que l’on est inspiré, cela vient tout seul.

Parmi les bonnes fées qui sont venues sur votre album, il y a Sia Furler, la superstar australienne. Racontez-moi… Elle a signé une chanson de l’album…

Quand on est retourné aux États-Unis en février 2015, c’est au moment où je bossais sur de nouveaux titres que c’est remonté jusqu’à elle ; de mon côté, c'est au moment où je revenais en France que j’ai appris qu’elle me donnait cette chanson, Freeze You Out. Ma réaction a été assez vive, car c’était un truc de dingue. J’admire énormément son travail.

Vous êtes une des révélations de cette année 2015. Comment est-ce que vous envisagez la suite ?

Je suis très partagée. Je suis une personne très bosseuse. Je fais en sorte que les choses se passent bien, mais d’un autre côté j’ai conscience que si quelque chose marche bien aujourd’hui, demain, cela peut ne pas être le cas. Il y a des moments où je me laisse porter et d’autres où je suis obsédé par ce qui va se passer plus tard. Cela dépend vraiment de mon état d’esprit, de l’humeur.

Il y aura un deuxième album ?

J’espère, oui. Mais il faut que déjà que celui-là fasse son chemin…

Merci Marina Kaye.

Propos receuilis par S. F. (09/2015)

Écouter et acheter l’album Marina Kaye – Fearless (2015) sur Deezer

(Cadence Info - 10-2015)

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