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SHAKA PONK INTERVIEW PORTRAIT DE SAMAHA ET FRAH

Venu éclairer d’un jour nouveau la sphère de la scène musicale française rock, le groupe Shaka Ponk personnalise leurs chansons par petites touches en mixant différentes influences qui, par nature, ne se rencontreraient pas : le funk, le punk ou le hip-hop. De cette alchimie sonore naissent des chansons pleines de punch et d’énergie. Au début du mois de novembre 2014 est paru leur cinquième album, The Black Pixel Ape. Mise au point sur ce groupe de rock singulier qui mélange sur scène tour de chant et show virtuel.


INTERVIEW SHAKA PONK

S.Folin : Sam, Frah. Bonjour. Vous avez pour la tournée précédente réunit plus d’un million de spectateurs. Il y a eu un album live qui est sorti. Vous êtes très actif. Vous faites les chansons, les clips, le graphisme. À quel moment avez eu du temps pour faire l'album The Black Pixel Ape, l‘écrire, l’enregistrer ?

Frah : eh bien, juste après ma blessure aux ligaments. J’ai fait presque tout ce qu’on peut faire à un genou. Du coup, on s’est arrêté net et on a organisé un « shaka studio ». On a eu alors la possibilité de répéter, d’enregistrer, de faire les tournages de clips. De préparer la scénographie dans un même lieu.

S.F. : c’est la première fois, parce que d’habitude…

Frah : d’habitude, c’est plus nomade, Oui.

Samaha : l’album d’avant a été fait sur la route.

S.F. : et qu’est-ce que ça change ?

Frah : c’était une super expérience de pouvoir en avoir deux qui enregistrent au premier pendant que les autres tournent les images. On passait d’un atelier à un autre et tout allait ainsi très très vite.

Samaha : on s’est fabriqué d’ailleurs un fond vert pour se fabriquer les clips sur place par incrustation, pour ne pas avoir à se déplacer.

Frah : c’était différent. On était dans un autre trip. Au fond, je crois qu’il n’y a aucun disque qui ressemble à un autre. Là, encore, c’était une nouvelle expérience.

S.F. : The White Pixel Ape est le quatrième album (album paru en mars 2014, ndlr) et The Black Pixel Ape (ndlr : album paru en novembre 2014) vient de sortir. Ils viennent de la même période de création ?

Samaha : non. Il y a eu deux périodes de création : la période noire, parce que c’était au début, juste après la tournée. Frah avait cassé un peu l’ambiance à cause de son accident et nous avions un peu le blues d’après tournée. C’est pour cette raison que la couleur est différente sur chaque album. Les titres de l’album "Black" ont été composés dans une ambiance un peu plus « dark ». Après on a décidé de partir en vacances. Nous avons pris dix jours. À la fin, on était super fatigué. C’est tout de suite après Bercy que l’on a fait les titres du « White album »


SHAKA PONK : LUCKY GIRL

S.F. : quand on écoute vos chansons et tous vos albums qui ont une forte énergie rock, on remarque que c’est bourré de petites influences, de rythmiques différentes ; c’est beaucoup plus riche que l’on peut l’imaginer. C’est quoi le point commun de toutes ces chansons ? Leur efficacité sur scène ? C’est ça le but, les amener en concert ?

Frah : on y pense souvent, mais on n’est pas obligé de les jouer toutes sur scène. Il y en a certaines où l’on se dit : « Ça va être génial de les jouer sur scène ! », et puis il y a celles qu’on sait qu’on ne jouera pas. On ne se donne pas des objectifs précis. Tous les six on se passe chaque morceau, il y en un qui commence, un autre qui prend la suite et si à la toute fin on est tous contents de l’écouter et de le jouer, il va alors sur un disque.

S. F. : depuis dix ans, à peu près, vous avez "Mister Goz", qui est le leader virtuel du groupe. C’est un singe que vous projetez lors des concerts. Comment a évolué ce personnage ? Est-ce que vous vous préoccupez de savoir qui il est, de lui inventer une vie ?

Samaha : en fait, on y pense vraiment. On s’est amusé à lui trouver des cousins, des cousins mutants, baraqués.

S. F. : c’est la scène que vous avez reproduite sur l’album avec Sam qui a de super abdos.

Frah : oui, un peu « zombie monkey ». C’est notre truc depuis le début.

Samaha : notre nouveau show est beaucoup plus apocalyptique. Il y a pas mal d’imageries un peu « dark »

Frah : en fait, ce qu’on fait maintenant, c’est toujours ce que l’on voulait faire depuis le début… Au début, on avait une sorte de trampoline pour faire les projections avec un petit projecteur de salon. Donc, au niveau du singe, nous étions assez limités techniquement. Nous n'avions pas l’expérience et la possibilité de faire tout ce que nous désirions. En apprenant, on commence à savoir se servir des logiciels, à animer de mieux en mieux, et aussi à s’entourer de gens pour nous aider techniquement. Et puis, on a la possibilité de placer des écrans plus important pour commencer vraiment à montrer au public ce que l’on a en tête depuis le début : un monde dévasté avec un mélange de singes, de gorilles, de robots…

S. F. : ce n’est que l’aspect esthétique qui vous intéresse dans ce monde que vous montrez ou autre chose ?

Samaha : je crois qu’on aime bien jouer sur les images. C’est toujours moins rébarbatif que les longs discours. C’est vrai aussi que l’on a un public assez éclectique. Il y a tous les âges. On n’a surtout pas envie d’être des donneurs de leçons, même si on est super concerné par tout ce qui concerne la planète. Cela ressort dans les textes, toujours un peu, le côté écolo, la terre qui part en vrille.

S. F. : il y a justement des liens sur les ONG dans votre site…

Samaha : oui, c’est vrai que l’on est concerné par ça, mais c’est en s’amusant. C’est absolument ludique… Ce sont des clins d’œil que l’on peut avoir comme la plupart des gens. C’est une façon pudique de parler de ce sujet.

(Cadence Info - 11/2014)


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