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CHANSON

VIANNEY : INTERVIEW AUTOUR DU DISQUE ’IDÉES BLANCHES'

Aujourd’hui, il existe toute une génération de chanteurs français talentueux prêt à imposer leurs musiques et leurs textes. Vianney fait partie de ceux-là. Pour lui, l’écriture de chansons est comme un réflexe naturel, un don qu’il couche sur du papier avec des mots simples, chaleureux et bouleversants. Encouragé par sa manageuse Isabelle Vaudey, le jeune chanteur se sent pousser des ailes et décide d’enregistrer un premier disque.

En octobre 2014, Idées blanches vient de naître. Douze titres musicalement pleins de fraîcheur sur lesquels se posent des textes d'amour certes, mais aussi quelques images sombres, peinture d'une société cruelle qui touche l'auteur. Le ton est direct, mais ne manque pas toutefois d'optimisme en puisant dans une fragilité d’adolescent où la flamme de l'amour côtoie l’évanescence des sentiments. Saluée par la critique et les gens de la profession, la chanson Pas là a depuis pénétrer le cœur du public. Le succès est tel que Vianney a décidé, en septembre 2015, d’enregistrer une version acoustique accompagnée de quelques reprises inédites.


INTERVIEW VIANNEY

Bonjour Vianney... Votre premier album s’intitule Idées Blanches. Vous avez 24 ans et vous avez été nommé aux "Victoires de la musique 2015" comme Révélation de l’année. Félicitations !

Vianney : merci beaucoup.

Une question un peu bateau, mais que représente pour vous cette manifestation ?

La nomination aux Victoires, c’était totalement inattendu… C’est une des rares émissions de l’année que l’on peut voir en famille. Donc, ça me parlait beaucoup. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle je n’avais jamais osé en rêver. Je n’avais jamais ambitionné un truc pareil ! Pourtant, je suis plein d’ambitions, mais celle-ci, je ne l’avais pas… De le vivre et être dans la compétition, c’est déjà une grosse victoire pour moi, pour toute l’équipe.

Comment en êtes-vous arrivé à faire de la musique ? Une vocation ?

Je ne sais pas si c’est une vocation. Le métier de musicien, j’ai toujours l’impression de ne pas le connaître. J’ai toujours fait de la musique depuis mes 12 ans. Elle est la pièce centrale de toutes mes passions, bien que j'aie d’autres centres d’intérêts. J’ai fait des études et j’ai aussi pris le temps de vivre tranquillement et de laisser faire les choses. Le métier de musiciens est seulement venu il y a deux ans… Je n’avais pas la vocation, mais je savais déjà que je jouerais tous les jours et que j’écrirais des chansons toute ma vie.

À quel âge vous vous êtes dit ça ? Il y a eu un déclic, quelqu’un qui vous en a fait prendre conscience ?

Oui, il y a eu mon père qui m’a fait écouter beaucoup de chanteurs français. Lui-même jouait pas mal de chansons à la maison avec une guitare. Et à 12 ans, je me suis mis à cet instrument pour écrire ensuite des chansons. Depuis, cette « manie » d’écrire et de composer ne m’a plus quitté.

Votre père vous faisait donc écouter de la chanson française ?

Oui, c’était principalement de la chanson française que l’on écoutait. C’est un peu la culture familiale. Après, il m’a bien sûr ouvert à plein de choses…

De quand date les chansons de ce premier album ? Ont-elles été écrites spécialement pour cette occasion ou bien est-ce des chansons qui proviennent, pour certaines, de l’adolescence ?

C’est un peu tout ça. Dans cet album, il y a trois chansons que j’ai écrites à 17 ans, puis d’autres plus récentes, voire écrites une semaine avant l’enregistrement de l’album. On a plutôt sélectionné celles qui allaient bien ensemble… Qu’importe la date ! Sur certaines, dans l’écriture, il y a un manque de maturité. D’une chanson à l’autre, on peut deviner les différences d’âge.

Est-ce qu’il y a un fil conducteur qui vous a guidé pour l’album, une idée, un sentiment que vous avez suivi  ?

En fait, toute la réalisation de l’album est dans son titre, Idées blanches. Je l’ai fait d’une façon ultra optimiste, en essayant d’avoir de la distance sur tout ce qui se passait, d’avoir les idées claires, de positiver et de prendre du bon temps. En tout cas, la réalisation, je l’ai vécue comme ça, et je pense que c’est ainsi qu’on ressent l’album !

Vous avez fait des études de stylisme et les stylistes, pour ce que je crois savoir, s’inspirent de beaucoup de choses, de cinéma, de musique, de photos, pour créer leur collection avec une vraie méthode de travail. Est-ce que vous appliquez la même chose quand vous écrivez vos chansons ou alors pas du tout ?

Je m’inspire, mais pas vraiment d’artistes. Je pense qu’ils sont déjà là, inconsciemment. Mes inspirations sont celles de la vie qui me touche à moment donné. Toute chanson part de ça, d’une certaine image qui est précise dans mon esprit, qui m’émeut et que j’essaye de retranscrire fidèlement.

Vous avez enregistré cet album rapidement, en trois semaines, en Auvergne. Quels souvenirs gardez-vous des sessions de studio ?

Ces sessions de studio étaient particulières parce qu’on était en pleine montagne et qu’il n’y avait rien autour, et moi, de me trouver au milieu de rien, j’ai adoré ça : le silence et ne devoir faire que de la musique toute la journée. Avec Antoine Essertier, le réalisateur, nous avons développé une complicité totale, artistique et humaine. J’ai donc extrêmement bien vécu ces trois semaines d’enregistrement. D’ailleurs, je tenais un journal de bord, car je sentais que je vivais à ce moment-là quelque chose de particulier, et je le vois comme ça encore aujourd’hui.

Que lui avez-vous demandé exactement à Antoine Essertier ? Parce que ce n’est pas simple quand on arrive avec un premier album de savoir ce qu’on veut. Vous saviez ce que vous vouliez ?

Non, mais je savais que mon but était de travailler en équipe. Je ne voulais pas faire tout, tout seul. Je désirais qu’Antoine Essertier puisse s’exprimer librement sur l’album en tant que réalisateur... On a travaillé à deux sans se fixer, au départ, des limites ou des barrières. L’idée était de lui présenter mes chansons. Il me disait comment il les voyait et moi j'expliquais ma vision des choses. On essayait de mixer ça ensemble et lui, avec son talent fou, mettait tout ça en forme.

VIANNEY : PAS LÀ (live - 2015)

Dans le livret de l’album, il y a une petite originalité. Vous avez mis les tablatures des chansons pour pouvoir les jouer à la maison, à la guitare. C’est pratique !

L’idée d’avoir ces accords écrits, c’était assez logique puisque je fais moi-même de la guitare. Le plus simple était de les avoir à sa disposition sous la main, d’autant que les albums se vendent tellement peu aujourd’hui que je trouvais bien qu’il y ait ce petit quelque chose en plus… C’est un bon moyen pour que les chansons soient partagées au-delà du lecteur CD ou de l’ordinateur.

Propos recueillis par S. F.

(Cadence Info – 11/2015)

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