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CHANSON


BIOGRAPHIE EDDY MITCHELL, DES CHAUSSETTES NOIRES À LA CARRIÈRE SOLO

Eddy Mitchell, de son vrai nom Claude Moine, naît le 3 juillet 1942 à Paris. Il est le cadet de trois enfants. Son père transmet au jeune Eddy sa passion pour le cinéma et son goût pour le Western. À l’âge de 14 ans, certificat d’études en poche, il devient un employé de banque, mais le jeune adolescent rêve déjà d’une carrière artistique...


LES PREMIERS SUCCÈS D'EDDY MITCHELL

Pour Eddy, la musique est une véritable passion, au point qu’il monte un groupe, Les chaussettes noires. En 1956, le groupe se produira régulièrement au Golf Drouot. Repérés par le directeur artistique des disques Barclay, ils décrochent un contrat. En 1961, un disque sort avec un titre : Daniela. L’album rencontre un vif succès avec deux millions d’exemplaires vendus.

Malgré le succès, Eddy Mitchell quitte le groupe et se lance dans une carrière solo. En 1962, un premier disque sous son nom sort : Mais reviens-moi, suivi de deux albums enregistrés à Londres : Eddy In London et Panorama. Dans la foulée, il publie, en 1964, l’opus Toute la ville en parle, Eddy est en ville, dont il a composé l’essentiel des textes.


UNE CARRIÈRE SOLO PROMETTEUSE

Si le début de sa carrière est influencé par la musique rock’n’roll, Eddy Mitchell trouve dans la musique rythm’n blues d’autres inspirations, au point de sortir un disque au titre évocateur : Du Rock’n Roll au Rythm’n Blues. Sans jamais succomber à la vague yéyé qui occupent de leurs ritournelles juvéniles les ondes des transistors, le chanteur construit pas à pas une solide réputation de rockeur aux allures sages et posées.

© Olivier Seknazie (flickr.com) - Eddy Mitchell portrait

En 1966, il publie Seul, un nouvel opus enregistré à Londres qui sera suivi dans la foulée par De Londres à Memphis, dont le titre aussi simple qu’explicite nous indique que l’ami Eddy est parti aux États-Unis pour l’enregistrer. De retour à Paris, il se produit à l’Olympia devant un parterre enthousiaste.

Entre 1968 et 1974, Eddy Mitchell publie six albums... mais les succès sont plus mitigés. La maison de disques Barclay tente alors d’inciter le chanteur à reformer le groupe 'Les chaussettes noires’, mais sans succès. Restant fidèle à la ligne de conduite qui avait vu naître une carrière solo prometteuse, Eddy Mitchell s’envole pour Nashville. La ville reine du country va devenir son lieu de travail favori. Il y retournera à de nombreuses reprises pour y enregistrer ses meilleurs albums.

La musique country-rock est à cette époque très à la mode. En 1975, les albums Rocking In Nashville et Made In USA en sont une parfaite illustration. Eddy Mitchell, tout en s’entourant de musiciens du cru, produit un sulfureux mélange de style mêlant la tonalité country et rock à des textes en français signé par lui. Les deux disques vont rencontrer un succès fulgurant en France. Jouant d’égal à égal avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell dans un registre bien à lui s’impose comme l’autre grande vedette du rock’n roll français. Les albums suivants : Sur la route de Memphis et La dernière séance, toujours enregistrés à Nashville, confirmeront le talent du chanteur dans un registre taillé pour lui ; sa voix posée et légèrement rocailleuse se mariant très bien aux rythmes de la musique country.


LE CINÉMA AU TOURNANT DES ANNÉES 80

Début des années 80, "Monsieur Eddy", comme on le surnomme, fête ses vingt ans de carrière. Pour l’occasion, il publie Happy Birthday. Sur cet opus figure un de ses grands succès, non pas un rock, mais un slow : Couleur menthe à l’eau.

En 1982, Eddy Mitchell, sans mettre de côté sa carrière artistique, va devenir l’animateur et le producteur d’une émission télévisée consacré au cinéma... celui de sa jeunesse. "La dernière séance" va devenir le rendez-vous du cinéma des années 40 à 60. Western, science-fiction et films policiers seront ainsi redécouverts par tout un public de 7 à 77 ans. S’il distribue non sans humour sa connaissance cinématographique, Eddy Mitchell confirme également ses talents d’acteurs en jouant dans Coup de torchon de Bertrand Tavernier.

Son retour sur scène, il l'effectue en 1982 avec l’album Le cimetière des éléphants, mais le cinéma fait encore appel à lui... Deux comédies l’attendent : Attention une femme peut en cacher une autre de Georges Lautner avec Miou Miou, et À mort l’arbitre au ton grinçant, réalisé par un Jean Pierre Mocky en forme. Après ces échappées cinématographiques, Eddy Mitchell rentre à nouveau en studio pour préparer Racines (1984), un album intimiste, fruit d’une grande maturité artistique. Deux ans plus tard, il publie Eddy Paris Mitchell, sur lequel figure une très bonne chanson, Vieille canaille, qu’il interprète avec son compagnon des nuits parisiennes Serge Gainsbourg.

En 1986, à l’initiative de Coluche, l’association ‘Les Restos du cœur’ voit le jour. Artiste au grand cœur, Eddy Mitchell rejoint ses amis chanteurs Hallyday, Sardou, Goldman et Véronique Sanson pour participer à la grande tournée de soutien des ‘Restos du cœur’.


LES FAUX ADIEUX À LA CHANSON

Au début des années 90, l’artiste toujours aussi insatiable demeure très productif, et en 1993, il signe les albums Rio Grande et Mr Eddy. La chanson Les tuniques bleues et les Indiens rencontrera un vif succès. La chanson Mister J.B démontrera une fois de plus les penchants d’Eddy Mitchell pour la musique Soul et Rhythm’n’blues.

En 1996, il reçoit un césar pour sa prestation dans la comédie d’Etienne Chatiliez, Le bonheur est dans le pré. La même année, dans le domaine de la chanson, il reçoit l’Oscar de la SACEM, qui récompense l’ensemble de son œuvre.

En 1999, après avoir enregistré Les nouvelles aventures d’Eddy, le chanteur se produit à Bercy. Quatre plus tard, pour ses quarante ans de carrière, il signe un album baptisé Frenchy. Sentiment d’ouverture, autre direction, l’album Jambalaya (2006) est aux couleurs de la Louisiane. Henri Salvador et Art Mengo signent pour l’artiste quelques morceaux de choix.

L’infatigable Eddy, qui a su enchaîner albums et tournées sans jamais perdre son esprit rock, revient fin 2009, en format Grand écran. Mais l'année suivante, le chanteur souhaite se retirer et annonce sa dernière tournée. Ce sera quatorze dates à Olympia à guichet fermé et une cinquantaine de représentations dans tout l’hexagone via Bruxelles et Genève ; la tournée se terminera à Paris en avril 2011 pour cinq concerts, au Palais des Sports. Ces adieux à la scène seront récompensés par le Prix du concert de l’année aux Victoires de la musique. Son ultime concert sera pour la bonne cause, celle des "Puits du désert", une association qui aide à alimenter en eau le nord du Niger.


EDDY MITCHELL : LES TUNIQUES BLEUES ET LES INDIENS


DES CHANSONS ET UN DUO : PAPADIAMANDIS/MOINE

Au cours de sa carrière dans la chanson, Eddy Mitchell aura adapté et repris de nombreux titres américains. Parmi les artistes souvent chantés par Eddy Mitchell il y aura notamment tous les leaders du rock’n’roll : Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Elvis Presley, Buddy Holly, Eddie Cochran, Bill Haley, mais aussi des gens comme Ray Charles, Everly Brothers, Carl Perkins sans oublier les Beatles et les Rolling Stones.

Eddy Mitchell était l’auteur de la plupart des textes, signés sous son véritable nom, Claude Moine. Son inspiration est toujours venue des musiques qu’il écoutait (sa carrière comprend de nombreuses adaptations de chansons américaines). Sa carrière prendra un autre tournant quand il rencontre le pianiste Pierre Papadiamandis. À partir des années 1980, les adaptations vont céder leur place à des chansons originales signées par le duo Papadiamandis/Moine. Le duo écrira la plupart des succès du chanteur, de Couleur menthe à l’eau à La dernière séance en passant par Les tuniques bleues et les Indiens.


DISCOGRAPHIE

- 1962 : Mais reviens-moi
- 1963 : Eddy In London
- 1964 : Panorama
- 1964 : Toute la ville en parle, Eddy est en ville
- 1965 : Du Rock’n Roll au Rythm’n Blues
- 1966 : Seul
- 1967 : De Londres à Memphis
- 1968 : Sept colts pour Schmoll
- 1969 : Mitchellville
- 1970 : Rock’n Roll
- 1971 : Zig Zag
- 1972 : Dieu bénisse le Rock’n Roll
- 1973 : Ketchup électrique
- 1974 : Rocking In Nashville
- 1975 : Live à l’Olympia
- 1975 : Made In USA
- 1976 : Sur la route de Memphis
- 1977 : La dernière séance
- 1978 : Après minuit
- 1979 : C’est bien fait
- 1980 : Happy Birthday
- 1982 : Live à l’Olympia
- 1982 : Le cimetière des éléphants
- 1984 : Racines
- 1984 : Live au Palais des Sports
- 1986 : Eddy Paris Mitchell
- 1987 : Nashville
- 1989 : Ici Londres
- 1993 : Rio Grande
- 1996 : Mr Eddy
- 1999 : Les nouvelles aventures d’Eddy Mitchell
- 2003 : Frenchy
- 2006 : Jambalaya
- 2009 : Grand écran
- 2010 : Come Back
- 2013 : Héros
- 2015 : Big Band

Par Patrick Martial - (Cadence Info - mise à jour 05/2016)


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