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CHANSON


GUILLAUME FARLEY : ‘BLINDÉ', UN TROISIÈME OPUS VITAMINÉ

L’artiste est un romantique. Il aurait pu s’appeler : « Alphonse de Lamartine » ou bien : « Bob Dylan », voire  : « Karen Chéryl », mais il se nomme Guillaume Farley. Et peu de gens peuvent en dire autant. Le revoici avec un troisième album intitulé : Blindé, réalisé par Edouard Coquard. On y retrouve ce qu’on peut désormais appeler : son fond de sauce, sa patte, son style.


‘BLINDÉ’, DE L’ÉNERGIE MÊLÉE À DE LA TENDRESSE

Son style… Cela est loin d’être évident. Mais quand on est ce que l’on est, que l’on fait ce que l’on fait, et qu’on s’appelle Guillaume Farley, on chante les amours impossibles, la vie moderne et les trucs qui démangent un peu sous l’épiderme, tout en gardant une part d’enfance, de fantaisie et d’humour.

Céleste ménestrel. Guerrier du groove. Troubadour poétique. Saltimbanque électrique. Bouffon polyrythmique. Ses chansons font du bien. Ses chansons lui ressemblent. Son troisième album est blindé comme son titre, blindé de talent. Guillaume Farley s’emploie à y enfoncer un certain nombre de clous sur un certain nombre de planches et à bien les ajuster tous ensembles, soigneusement, méthodiquement, avec amour ; l’amour de la musique, la vraie, et du travail soigné. Celui du respect de l’auditeur et de soi-même. Comme un artiste qui sait ce qu’il veut construire. Qui sait comment. Et qui le fait.

Guillaume Farley regorge d’énergie, de poils sous les bras et de pêches sur le premier temps. Mais c’est aussi un être tendre, vulnérable et mélancolique. Ses chansons tanguent entre plusieurs degrés de lecture, entre gravité et légèreté, paillettes et charentaises.


GUILLAUME FARLEY : ‘MA PERSPECTIVE’

À PROPOS DE GUILLAUME FARLEY

Les anglophones disent : « entertainer ». Le jeune Guillaume, dès sa plus tendre enfance, affiche des propensions certaines à divertir son prochain. Sa famille, dans un premier temps. Ses amis, dans un second. Les filles, dans un troisième… Les historiens s’accordent à dire que c’est sous le coup d’une déception amoureuse qu’il se confina dans sa chambre d’ado avec une nouvelle compagne : la basse électrique. Rencontre importante. Rencontre décisive. Fatale. De celles qui changent une vie ; une passion dévorante et qui perdure encore au moment où j’écris ces lignes.

Il va à peine sur ses quinze printemps quand son grand frère Benjamin lui propose d’intégrer le groupe "Avril", composé d’une bande de joyeux drilles, aussi enthousiastes que prépubères, et dont le projet est simplement de devenir le plus grand groupe du monde… Peut-on blâmer d’aussi jeunes gens de manquer de lucidité, de maturité, ou d’ambition ? Je ne crois pas, non.

Quatre ans, c’est le temps qu’il faudra au toujours très jeune Guillaume Farley pour user ses semelles, ses cordes, ses heures de sommeil et toute la corne du bout de ses doigts sur diverses scènes, en divers répertoires avec de multiples artistes, en de multiples lieux, avant d’acquérir le « bagage », les « compétences nécessaires » et les « heures de vols requises », pour devenir ce qu’on appelle, dans le jargon, un solide professionnel.

Plutôt que de devenir président des États-Unis, Guillaume Farley emprunte la guitare de son frère et s'emploie à apprendre puis à interpréter un grand nombre de chansons, françaises pour la plupart. Puis il décide d'écrire des chansons et de les chanter. Les résultats ne se feront guère attendre, au vu des qualités susmentionnées.

Puis, durant sept ans, il écume les scènes de l’hexagone et se produit notamment en première partie de Vanessa Paradis, Julie Ferrier ou Thomas Dutronc. Suivant une progression artistique aussi linéaire que cohérente, Guillaume Farley a trente-sept ans en 2011, quand sort (enfin) son premier album solo : En Guise De Bonjour.

Son premier album solo sera tel qu’il l’entend : un florilège de chansons écrites sur le chemin de la décennie précédente. Avec ici, une anecdote particulièrement croustillante quant à la genèse et la réalisation de ce funeste projet, mais qui sera malheureusement coupée au montage. Ici, devait également se trouver des indications précieuses sur le pourquoi du comment, l’état d’esprit de l’artiste à l’époque ainsi que les raisons pour lesquelles, il fit ce qu’il fit… En tant que bassiste, guitariste ou compositeur, il collabore avec Steve Shehan, Paco Sery, Richard Gotainer, L’Orchestre National de Lille et Youssou N’dour, Juan Rozoff, Ismael Lo, Amel Bent, Sapho, Vianney, Booster, Sandra Nkake, Grand Corps Malade, Michel Fugain et bien d’autres encore.


GUILLAUME FARLEY : POUR TOUJOURS UN FAUX RÊVEUR’

Un second opus viendra en 2016, en collaboration avec Roch Havet (Têtes Raides, Michel Arbatz, etc.), J’attends Un Événement. On y retrouve, et de façons plus brillantes que jamais : malice, humour, fantaisie et rigueur, l’hyper sensibilité et l’indéniable savoir-faire d’un artiste qui réussit le tour de force de traduire par une forme achevée, autant de scintillantes facettes reflétant sa personnalité complexe.

Cet album, il le défendra seul en scène, usant tour à tour et aussi simultanément : basse, guitare, voix, pédales d'effets, looper, beat box, etc. Puis, en première partie de Véronique Sanson, Vincent Peirani, Electro Deluxe, Magma et bien d’autres. Il déroulera nonchalamment la synthèse de toutes ces années, passées à jouer, faire, apprendre, défaire, tenter, re-tenter, chercher, se perdre. Il reprendra Michel Berger et Alain Bashung, sur un medley : Vertige Du Bassiste, avec un « à propos » doté d'une finesse frisant l’indécence... Se produisant, entre 2014 et 2019, sur plus de deux cent concerts dans toute la France.

Octobre 2019, Jacques Chirac nous quitte, et Guillaume Farley fait le buzz... France Info, Radio classique, Canal plus, Cnews relaient en chœur un (excellent) titre, coécrit avec Roch Havet : What Do You Want ?. Nos joyeux drilles y scandent inlassablement les paroles prononcées par feu le Président Chirac en 1995, en Israël, quand, très remonté, suite à un différend protocolaire, il menaça de : "Get back in my plane, go back to France". Le tout emballé en mode rap, sur un son funky à souhait.

Le voici à présent avec un troisième album intitulé “Blindé” et réalisé par Edouard Coquard. Enfin un bon titre d’album ! C’est son meilleur album. Puis je l’affirme d’autant plus objectivement que tous les algorithmes de promotion musicale valident cette assertion définitive. Sauf que là, c’est vrai. Je dis cela, car j’ai des oreilles et un cœur qui bat.

Par Killian Lémergiltre (Cadence Info - 03/2022 - mise à jour 04/2022).

LES TITRES DE L'ALBUM

  • 01. Moi Ça Va
  • 02. Pour Toujours Un Faux Rêveur
  • 03. Le Fantôme
  • 04. Ma Perspective
  • 05. Une Peau Nouvelle
  • 06. La Chanson Du Micro
  • 07. Blindé
  • 08. Mais Grave
  • 09. Sans Le Sang
  • 10. What Do You Want (Black Joy Remix)

Guillaume Farley
Album ‘Blindé’
Parution 03/2022

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