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SON & TECHNIQUE


MUSIQUE ET DRONES, DES OBJETS VOLANTS DEVENUS MUSICIENS

L’esprit de l’être humain est ainsi fait qu’il cherche toujours à s’amuser de ses propres découvertes. Le drone est devenu un jeu à la mode qui possède le « pouvoir » de faire des choses étonnantes. Si, en France, l’actualité évoque de temps en temps quelques survols intempestifs de lieux sécurisés, ailleurs, aux États-Unis, l’entreprise "KMel Robotics" a déjà mis au point de petits « quadrators » capable d’exécuter de la musique…


DES DRONES PILOTÉS PAR ORDINATEUR

Les ingénieurs Daniel Mellinger et Alex Kushleyev issus de la "Penn's School of Engineering and Applied Science", une université des sciences située à Philadelphie, ont bâti "KMel Robotics" pour commercialiser des quadrotors (drones). Ces deux chercheurs n’en sont pas à leur coup d’essai, ce sont même des avant-gardistes dans ce domaine-là. Déjà en 2010, Daniel Mellinger avait conçu de minuscules drones de la taille d’un gros insecte capablent de faire des pirouettes, de passer entre des obstacles seulement espacés de quelques centimètres avec une adresse incroyable.

L’imagination fertile est au rendez-vous et laisse songeuse à défaut de se poser les bonnes questions : quels sont les buts ? Pourquoi de telles inventions ? D’ailleurs, si les chercheurs étaient en mesure de se poser les bonnes questions, certaines inventions dites « intelligentes » (ou de progrès) n’auraient certainement pas vu le jour, ou du moins seraient restées dans les cartons. En continuant ainsi, « l’intelligence robotique » pourrait bien nous damner le pion, surtout si l’on considère que les cerveaux efficients des chercheurs ne voient hélas bien souvent que dans une seule direction : la leur !

Les expériences conduites en laboratoire peuvent amuser, mais aussi effrayer. Songez que déjà une multitude de drones, se ruant tel un essaim d’abeilles, peuvent actuellement être commandée (pilotée) à distance par ordinateur. C’est ce que démontre les vidéos sur cette page, mais ici d’une façon inoffensive, en interprétant de la musique.

En regardant ces vidéos, on pourrait croire à du bricolage, à un jeu anodin pensé par des professeurs « Tournesol » qui, faute d’avoir trouvé le sérum du rajeunissement, s’amusent avec de petits engins volant en chœur. Faire de la musique avec des drones ? À la question : Comment ? Il est toujours possible d’y répondre quand on connaît le sujet sur le bout des doigts. En revanche, pourquoi ? Tout de suite, le jeu des questions/réponses devient moins évident. Serait-ce pour attirer les passionnés d'une technologie aventureuse, pour des objectifs commerciaux ou pour cacher d’autres idées moins avouables ?

La récupération existe dans ce domaine comme dans d’autres, en bien comme en mal. Les gardes-frontières virtuels (ou réels) ont déjà quelques longueurs de retard. Tout va tellement vite qu’on risque bien de voir dans ce domaine des applications aussi malveillantes qu’avec l’essor des téléphones portables !


DES DRONES QUI JOUENT DE LA MUSIQUE

La "Penn's School" est l’une des universités la plus en pointe dans le domaine de la recherche sur les drones. Ses expériences fonctionnent en accord avec le GRASP (General Robotics, Automation, Sensing and Perception) qui aide à la conception de logiciels orientés objet.

Ces dernières années, les vidéos misent en ligne régulièrement par la "Penn’s School" deviennent bien souvent des classiques sur YouTube. Leurs vidéos sont bluffantes en présentant à chaque fois de nouvelles avancées technologiques. La philosophie universitaire américaine semble sans limites, si bien que de jeunes diplômés travaillant dans les labos de robotique préparent le tournoi de l'International Aerial Robotics Competition comme si c’était le point d’orgue à leurs études. Chaque année, l’objectif à atteindre semble impossible, et pourtant… Il y a peu, la mission était de construire un drone capable d’entrer silencieusement dans un complexe bien gardé et de s’emparer d’une clé USB posée sur le bureau d’un officier !

VIDÉO 1 : Les drones sont à la manœuvre : un clavier électronique prolongé par quelques grosses spatules joue la mélodie, une cymbale marque les temps, tandis qu’une guitare électrique, couchée à plat, est survolée par deux drones qui attendent patiemment leur tour pour venir caresser délicatement les cordes. Tous les drones exécutent un ballet musical parfait, sans fausses notes, mais sans âme. Deux d’entre eux passent à tour de rôle au-dessus d’un cadre en bois sur lequel sont tendues des cordes d’acier. Un fil raide fixé sous chaque drone fait alors vibrer une à une les cordes préalablement espacées pour la cadence. Un microphone relié au châssis retransmet les notes à l’amplification.


VIDÉO 1
Vidéo par Kurtis Sensenig

Cette vidéo, qui a déjà trois ans d’existence, démontre déjà que plusieurs drones peuvent agir de concert, de façon autonome, sans aucune intervention humaine, seulement conduits par la programmation d’un ordinateur. Face à la précision des mouvements, à la rigueur rythmique et métronomique, le jeu orchestral du thème de James Bond possèdent un certain stoïcisme qui n’a certes pas l’ambition de rivaliser avec de vrais musiciens qui conservent, eux, une certaine souplesse, c’est-à-dire une « fragilité » bien humaine.

VIDÉO 2 :Deux ans après, la vidéo ci-dessous présente la même expérience musicale, mais techniquement plus poussée avec l'exécution de Ainsi parlait Zarathoustra et du Star Spangled-Banner, l'hymne national américain. On relèvera les étonnants glissandos exécutés par le son de la guitare, mais aussi les sons de métallophones provenant d'instruments aux formes insolites.


VIDÉO 2
Vidéo par Kurtis Sensenig

Par Elian Jougla - (Cadence Info - 03/2015)
(source : Penn University)


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