DIMONÉ, LE DÉMON CATALAN : MADAME BLANCHE

Son album, Madame Blanche, est l’aboutissement d’une longue quête. « Cette Dame Blanche, explique Dimoné, fait référence à la légende, pour son mystère et son côté fantomatique. J’en ai fait un écran sacré pour projeter mes fantasmes ». Cela donne des chansons sur le thème de l’amour, ses tentations et ses territoires inconnus. Et cela agit comme une thérapie. “Comme un moyen de me familiariser avec mes démons, de les identifier et de les nourrir“. CQFD.

Sortie, il y a plus d’un an, Madame Blanche marche plutôt bien. Dimoné l’a chantée sur scène et en fait la promotion sur les réseaux sociaux, à la télévision, à la radio, notamment sur France Inter, où le CD est resté en playlist pendant 6 mois. « Il a semé ses petits cailloux, confie-t-il, et m’a donné l’énergie de continuer, comme jamais ».

DIMONÉ: LES NARCISSES (2009)

“J’AIME JOUER AVEC LES MOTS”

Dimoné est autodidacte. Il se dit ”enfant du rock de la ville”, comme beaucoup de ceux qui font de la musique depuis l’âge de 18 ans. L’écriture est venue plus tard, quand il a senti le besoin de mettre des mots sur les moments de fièvre que lui procurait la musique. « Cela me plaisait de transporter cette sensation physique dans des mots sensés, de maintenir ce trouble, ce côté un peu vaporeux… J’aime jouer avec les mots. J’aime quand ils proposent une double voie, sans donner de direction précise. C’est un colin-maillard permanent. Une manière de se faire désirer »…”.

Dimoné aime Gainsbourg et Bashung pour leur propos sinueux, qui laissent beaucoup d’écho. Et le rock anglais, parce que c’est de la pâte à modeler, de l’abstrait qui maintient le mystère, comme des mantras.

ET LE SUCCÈS ?

« Ça arrive, sourit-il. C’est le début ». Il revient d’ailleurs tout juste de Suisse et va souvent à Paris… Côté alimentaire, il est machiniste de théâtre depuis de longues années. Dimoné a le statut d’intermittent du spectacle. Mais après cette année où “il a fait l’artiste”, il envisage avec confiance de gagner sa vie avec ses chansons. « J’ai envie d’imaginer des histoires de 3 à 4 minutes et de les accompagner en musique, je trouve cela luxueux. Ce n’est pas de l’ambition, c’est de l’inspiration ». Sa chanson préférée se trouve sur son dernier disque. Elle s’intitule Dans ta cour. Il l’aime pour son côté enfantin… : ça parle d’une hypothétique rencontre entre deux vieilles personnes. Encore ce côté ambigu.

Par Elian Jougla (Cadence Info - 2012)

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