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SON & TECHNIQUE

LE POUVOIR DE LA MUSIQUE SUR LES PLANTES

Une fois de plus, la musique démontre toute son utilité. Non seulement elle apporte à l’homme une part de bonheur, apaise ses tensions et l’assiste également dans le combat de certaines maladies, mais elle a également quelques vertus pour aider des plantes à survivre et à croître...


QUAND LA MUSIQUE SAUVE LES PLANTES DE LEURS ENNEMIS JURÉS…

Depuis quelques années, des expériences conduites en laboratoire, mais aussi sur le terrain nous conduisent à reconsidérer le « pouvoir universel » de la musique et de ses bienfaits dans le monde végétal. C'est dans le domaine touchant à l’agriculture que les résultats sont les plus spectaculaires. Ils prouvent, conjointement à l’utilisation d’une musique utilisée à dose homéopathique, que les plantes réagissent positivement. Elles ont une plus forte croissance et une meilleure résistance face à certaines maladies.

Ces recherches toutes récentes, baptisées scientifiquement de protéodie (1) et de génodique (2), laissent ainsi entrevoir la possibilité d’une agriculture raisonnée, sachant protéger plus efficacement les cultures contre toutes agressions naturelles : virus, bactéries, mais aussi en nous préservant d'une utilisation massive de pesticides.

Quelques agriculteurs, en passant à l’action, ont ainsi constaté les effets bénéfiques de ces recherches sur leur exploitation ; le premier de ses effets étant le soudain accroissement des plantes et des fruits. Le premier ressort de cette technique agronomique est donc d’apporter à l’exploitant des rendements plus sûrs, même si son plus grand intérêt est, à court terme, une suppression progressive des engrais chimiques. En cela, les recherches effectuées en génodique semblent être pleines de promesses et d’espoir.

1 – La protéodie est une « science musicale » qui agit sur les protéines de la plante. Elle est constituée par la diffusion « d’ondes d’échelle » qui relient les différents acides aminés à une protéine en formation. L’ensemble de ces acides aminés liés à la protéine est ensuite transposé en différentes notes afin de produire une mélodie particulière. Le temps d’exposition de la plante à la source sonore doit être particulièrement surveillé pour éviter toute synthétisation de la protéine.

2 – La génodique est une science qui vient en prolongement des études conduites sur la protéodie. On lui accorde un grand avenir non seulement par rapport à ses effets sur les plantes (le non-usage des pesticides), mais également dans le domaine de la médecine, de la santé de l’homme et pour combattre la famine dans le monde (notamment dans son rapport quantité d’eau/croissance qui est minime). Comme pour la protéodie, le temps d’exposition de la plante à la musique est soumis à quelques règles (seulement quelques minutes par jour)


L’ACCROISSEMENT DES PLANTES PAR LA MUSIQUE

L’eau, le soleil et la chaleur sont nécessaires à la vie des plantes. La nature vit avec sa propre musique depuis la nuit des temps. Pourtant, c’est dans le domaine des sons que des recherches scientifiques ont démontré que la musique avait une influence sur leur croissance.

En 1969, une expérience conduite par Dorothy Retallack (auteure d’une publication intitulée « The Sound of Music and Plants » en 1973) cherchait à estimer l’influence des styles de musique sur les plantes. Pour mener à bien son expérience, le test consistait à analyser la réaction d'une plante sous l’effet d’une musique classique puis d’une musique rock.

La première observation ne se fit pas attendre. Quelle que soit la musique diffusée, la plante s’orientait légèrement vers la source sonore. Toutefois, l’opposition des styles musicaux, par leur nature et assemblage, eut d’autres conséquences sur sa réactivité. Avant même que l'expérience ne soit achevée, il était évident que la musique classique donnait des résultats supérieurs en termes de croissance vis-à-vis de la musique rock, avec des racines et des feuilles bien plus grosses. Globalement, l'expérience faisait ressortir que la musique rock avait des répercussions plutôt néfastes (arrêt du développement, voire maladie).

De cette expérience instructive, il ne faut certainement ni en faire un cas d’école ni une généralité. L'étude du comportement du monde végétal et de sa relation aux sons n'a pas encore livré tous ses secrets. Estimer que la plante vibre positivement à la musique est à mon humble avis qu’une simple transposition scientifique à « hauteur » d’homme. Ce regard que nous avons sur le règne végétal devrait évoluer, car même si nous sommes parfois admiratifs et curieux, nous sommes également distants, parfois même prudents (notamment en ce qui concerne notre connaissance sur la souffrance et la mémoire des plantes dont nous ne savons pas grand-chose).


LES EFFETS DE LA GÉNODIQUE PAR L’EXEMPLE

Dernièrement, l’actualité évoquait les bienfaits de la musique sur les plantes à travers une expérience menée par un agriculteur des Bouches-du-Rhône, M. Gilles Josuan.

Cet exploitant agricole, qui pratique la monoculture dans le domaine de la courgette, subissait il y a une dizaine d’années une attaque d’un virus redoutable, le « virus de la mosaïque ». Toutes ses cucurbitacées contaminées, la solution préconisée par l'agriculture conventionnelle était du style ‘tout ou rien’ (comprenait par là l’arrachage de tous les plants). Cette solution ne lui convenant pas, M. Josuan rechercha une issue moins expéditive à son problème.

C'est lors d’une recherche sur Internet qu'il tomba sur le site de Génodic, une société spécialisée dans une approche non invasive dans les domaines de l’agriculture et de l'élevage, mais surtout axée dans le développement des applications du "procédé génodique". Cette technique qui permet notamment de soigner les plantes via des « protéines de musique » était peut-être la solution à son problème.

N’ayant rien à perdre, l’agriculteur testa d’abord cette toute nouvelle science sur ses plantations en serre. « Dès que j'ai commencé à diffuser la musique dans mes serres, j'ai vu la différence. Mais le plus difficile était de propager de la musique dans une serre avec un taux d'hygrométrie élevé. », raconte le producteur (source : Le Figaro).

L’utilisation du procédé recommandé par la société Genodics est en effet très précis ; le moindre écart au « règlement » pouvant entraîner l’effet inverse à celui souhaité. Pour un bon fonctionnement, des appareils autoalimentés par des panneaux solaires et adaptés aux conditions des tunnels doivent être installés.

Depuis qu’il utilise cette technique, ses plants de courgettes se portent mieux, et même si le virus est toujours actif, ses légumes n’en conservent aucune trace. Ce n’est donc pas une victoire, mais un soulagement pour cet agriculteur entreprenant.

Comme souvent dans le « monde paysan », il faut un exemple, puis deux, puis trois, etc. pour que les railleries s’estompent et que les plus méfiants se laissent convaincre. À ce jour, ils sont 130 agriculteurs à utiliser cette solution. C’est encore bien peu, mais c’est le début d’une confirmation. De son côté, M. Josuan constate que son initiative est encourageante et que peut-être, elle donnera de l’espoir à d’autres exploitants agricoles qui subissent le même sort.


LA MISSION DE LA SOCIÉTÉ GENODICS

La première tâche qui attend la société Genodics est d'identifier puis de déchiffrer la partition de la protéine. Les missions sont diverses. Il peut s’agir de lutter contre le botrytis, un champignon qui attaque la tomate, mais aussi contre le virus de la sharka ou du tavela qui se propage dans les vergers ou bien encore du mildiou, bien connu des viticulteurs. Pour Genodics, il existe donc autant de défis à relever que de maladies à combattre. « Il faut connaître les protéines pertinentes de la pathologie que l'on veut combattre, puis l'isoler et trouver le chant de la protéine pour en stimuler ou inhiber sa synthèse. », précise l’ingénieur agronome Pedro Ferrandiz et cofondateur de Genodics.

Le protocole mis en place est toujours le même et consiste dans la diffusion d’une musique harmonieuse. Bien entendu, les taux de réussite sont extrêmement variables et dépendent du « terrain » à combattre. Pedro Ferrandiz : « Sur les cépages de Cabernet, les résultats sont spectaculaires et ils le sont un peu moins sur les vins d'Alsace. En moyenne, le taux de réussite est de 70 % ». Cependant, un résultat, même minime existe toujours. De plus, puisque la plante devient plus résistante aux virus et autres bactéries, les vibrations produites par la musique limitent également l'usage des pesticides.

Encore au stade expérimental tout en abordant les réalités et difficultés du terrain, la génodique alimente bien des conversations dans les milieux scientifiques. Pour ceux qui travaillent à l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), leurs différents travaux sont encore bien loin d’avoir résolu tous les problèmes présents (et futurs) que la nature (mais aussi l’homme) semble vouloir alimenter sans cesse. Dans ce décodage de la relation « musique/plantes » on n’y trouve pas encore la précision des études conduites par les scientifiques du CNRS quand ils s’attaquent à la réactivité de l’homme vis-à-vis de la musique. Cependant, je me garderais bien de toute allégation, sachant que toute recherche, même minime, est fondamentalement utile parce qu’instructive… à défaut d’être toujours utile.

Par Elian Jougla (Cadence Info - 11/2017)


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