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MUSIQUE & SOCIÉTÉ


LES SONS, UN LANGAGE POUR LES ENFANTS HANDICAPES

" Bonjour !», lance l'enregistrement mis en marche par un enfant multihandicapé.

«  Leur fierté de réussir à interagir avec les autres jeunes est touchante : leurs sourires expressifs en témoignent », selon la musicothérapeute Nadia Delisle. Mme Delisle travaille dans des écoles primaire et secondaire avec des enfants souffrant de déficiences intellectuelles et physiques.

Les sons préenregistrés de voix et d'instruments de musique servent pour les enfants les plus sérieusement atteints. D'autres peuvent utiliser des instruments adaptés pour s'exprimer, créer et être musicalement actifs au sein du groupe. "La musique leur procure le plaisir de se sentir maîtres de la situation et d'avoir enfin un pouvoir sur leur environnement', ajoute Mme Delisle.

En plus de rehausser leur estime de soi, la musique agit comme soutien au cheminement scolaire de ces enfants. Ils en tirent des habiletés préalables à l'apprentissage, comme les capacités d'éveil, d'attention et de présence. Ils apprennent à entrer en contact visuel et auditif avec leurs pairs, à attendre leur tour pour jouer de leur instrument ou, au contraire, décider d'apporter leur contribution dans un exercice d'improvisation musicale.

Certains capteront aussi des consignes simples et certains concepts comme les couleurs et les saisons, expose encore la musicothérapeute. Bref, pour ces enfants, résume Mme Delisle, « la musique est un pont » vers les autres et vers des apprentissages.

Depuis une dizaine d'années déjà, les bienfaits de la musicothérapie sont reconnus par le milieu scolaire au Québec. Les enfants autistes en tirent, eux aussi, profit, ainsi qu'en témoigne la musicothérapeute Christiane Heuzey qui pratique à l'école Saint-Michel. « La musique intéresse la majorité des autistes. Elle leur sert à entrer en contact avec les autres. C'est une des clientèles qui répond le mieux. ».

« L’improvisation thérapeutique est un outil majeur  », dit-elle. Elle explique : « L’enfant émet un son, le professeur le répète, lui signifiant qu'il l'entend et qu'il veut entrer en contact avec lui. Tranquillement, le jeu se développe et devient plus musical.  ».

Le piano est leur instrument favori. « Ils aiment sa sonorité, l'ordre dans la disposition des touches sur le clavier, le motif des noires et des blanches qui se répète... mais il faut faire attention au niveau de bruit émis. Plusieurs enfants autistes ont peu de tolérance pour les sons, comme d'autres sont dérangés par le toucher de certaines textures ».

« Au bout de quelques années, certains pourront faire de la musique en groupe avec leurs pairs ; ils auront aussi développé leur langage au moyen des chansons. Des enfants prononcent même leurs tout premiers mots grâce à des chansons », ajoute Mme Heuzey.

Comme toutes les clientèles qui bénéficient de la musicothérapie, ces jeunes en tirent le plaisir et le bien-être qui accompagnent le sentiment d'être en communication, même non verbale, avec d'autres.

Par Marie Caouette (Cadence Info)


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