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CHANSON

ZAZIE INTERVIEW EXPRESS AUTOUR DU DISQUE 'CYCLO'

Dans son album Cyclo, sorti en mars 2013, la chanteuse Zazie évoque des sujets forts divers et souvent sérieux : la vie, la mort, l’âge, le temps qui passe… Sans se le cacher, le temps passe pour nous tous, même si chacun de nous cherche toujours à le retenir un peu. Aujourd’hui, cela fait plus de vingt ans que l’auteure-compositrice-interprète nous accompagne depuis sa chanson aigre-douce Sucré Salé. Années après années, les albums se sont enchaînés avec la même exigence et toujours avec des mots aussi forts. Si Zazie a du talent pour elle, sa plume sert aussi d'alibi pour d'autres chanteurs : Axel Bauer, Calogero, Christophe Willem, sans oublier Johnny Hallyday, le plus grand des moins inspirés artistes français.

© Kmeron / Vincent Philbert - Zazie (live Concert 'Ancienne Belgique' (Bruxelles - 2011)


INTERVIEW EXPRESS ZAZIE

Zazie, quel est votre tout premier souvenir musical ?

Zazie : je devais avoir six ans. Ma mère travaillait dans une chorale et j’ai eu la permission de me cacher dans le chœur et d’assister à la messe. En face de moi, il y avait le public et le chef d’orchestre, qui avait une tête d’une grâce totale, comme s’il avait vu un ange… En fait, mon premier souvenir musical marquant ne s’est pas déroulé avec le public.

Quel est le premier instrument que vous ayez eu entre les mains ?

Zazie : deux cordes vocales. Je chantais du soir au matin. C’était très pénible pour ma famille. Je me souviens que le docteur avait dit « elle doit avoir la rate qui va bien ! »

Votre dernière grande émotion musicale ?

Zazie : c’est Radiohead à Bercy, à moins que ce soit Radiohead à Tokyo, à moins que… enfin bref, c’est Radiohead (rires).

Votre passion musicale honteuse ?

Zazie : Sacha Distel (Tu es le soleil de ma vie avec Brigitte Bardot, ndlr). Quand j’étais petite, on m’a offert ce vinyle, et je l’ai écouté souvent.

Quelle est la chanson, pas une des vôtres, que vous pouvez chanter entièrement ?

Zazie : il y en avait une qui était difficile. Personne ne savait ce que racontait ce pauvre garçon (ndlr : Grandmaster Flash : The Message). Il y avait une espèce de truc qu’il fallait articuler et j’avais fini par comprendre ce qu’il disait.

Est-ce qu’il y a une chanson parmi toutes celles qui vous ont bercé que vous auriez aimé écrire ?

Zazie : Avec le temps (chanson écrite par Léo Ferré, ndlr), en toute simplicité. La chanson Avec le temps ne bouge pas d’un iota. Ce sont des mots simples. Léo Ferré, en l’occurrence, était très sophistiqué, et écrire une chanson en étant un être compliqué comme je le suis parfois, je trouve ça extrêmement touchant et émouvant.

Cet album qui s’intitule Cyclo, que signifie-t-il ?

Zazie : cyclothymie. D’abord la mienne, parce que charité bien ordonnée commence par soi-même, mais pas seulement ; celle du monde qui nous entoure, dans un monde d’immédiateté où il faut tout, tout de suite. J’ai l’impression que l’on est trop dans les extrêmes. Ça peut être rigolo, mais c’est un peu fatiguant aussi. Il y a une espèce de déséquilibre qui se fait entre ces deux extrêmes ; c’est ça pour moi la cyclothymie.

Est-ce qu’on peut dire que l’album Cyclo est un album un peu sombre ?

Zazie : oui. Pour moi, c’est un terme judicieux parce que c’est le côté photographique du sombre. Le sombre, pour moi, ce n’est pas triste, ce n’est pas dur. C’est aussi le sombre du phantasme, c’est la nuit. C’est d’ailleurs un album qui a été composé la nuit, mais ce n’est en rien triste. C’est plus questionnant, mais après, cela dépend si l’on aime se poser des questions ou pas.


ZAZIE : LES CONTRAIRES

Une chanson, Temps plus vieux. Un jeu de mots. Est-ce que vous avez peur de vieillir Zazie ?

Zazie : en toute honnêteté, je ne vais pas vous dire que tous les jours, c’est la joie quand je vois une nouvelle ride arriver ou un pseudo malentendu qui pourrait ressembler à un bourrelet, mais ça ne mène pas ma vie.

Dans l’album, il y a une chanson qui s’appelle Vingt ans. Quel regard vous portez sur la jeune-fille que vous étiez à cette époque-là ?

Zazie : j’étais pénible, surtout pour moi-même. J’étais très raide. Sous des airs « zébulonesque », j’étais tout le contraire. J’étais assez psychorigide : Peur de me poser des questions. Ça devait être comme ça. Si ce n’était pas comme ça, je devais comprendre tout. Tout passait par la tête. Rien, aucune sensation de rien. Je n’étais pas très bien dans mes pompes à l’âge de vingt ans.

(Cadence Info - 11/2014)

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