LA COLEGIALA, L'HISTOIRE D'UNE CHANSON CUMBIA POPULAIRE

Même avec un minimum d'expérience, chanter La Colegiala est aisé. La chanson pourrait figurer au demeurant parmi les airs à reprendre en chœur à l'école. Les deux accords d'accompagnement, la mineur et sol majeur (à l'origine, sol mineur et fa majeur) alternent en demi-mesures, et les mélodies instrumentales entraînantes peuvent être jouées par différents instruments (flûtes, claviers, xylophone, instruments à vent). Côté dance, le mode opératoire vise également la simplicité. Les pas ne doivent nullement être exécutés à la façon d'une danse de couple, mais en ligne ou en cercle. Les danseurs se tiennent côte à côte, avec les pieds écartés à la largeur des hanches, tandis que les mains sont maintenues devant le corps comme si on jouait des maracas.

L'histoire de cette chanson cumbia latino-espagnole vivra des jours heureux. Poursuivi comme son ombre par les clameurs des nuits festives, La Colegiala aura droit à de multiples versions. Après une variante des plus classiques par La Sonora Dinamita en 1982, la chanson est relancé en 1984 grâce à l'échantillonnage dans une version héritée du disco par Gary Low. Au nombre des reprises, plus ou moins discutables et pas nécessairement indispensables, citons la version interprétée par la chanteuse néerlandaise Sandra Reemer en 1990.

Des déclinaisons remixées pour convenir aux pistes de danse inspireront les créateurs. Parmi elles, Café Latino en 1992, bien que nous préférions la version produite par une équipe de producteur viennois, 7Th District Inc., autour du DJ Lorenzo al Dino et du chanteur colombien David Lenis. Même Arielle Dombasle n'a pu résister à son rythme entrainant (album Diva Latina de 2011). Bref, il y en a pour tous les goûts !

RODOLFO Y SU TIPICA : "LA COLEGIALA" (1982)

LA CUMBIA, UNE DANSE TRADITIONNELLE

La cumbia ou « cumbiamba  » doit être considéré comme le style de musique traditionnelle le plus important de la côte caraïbe colombienne. Le nom vient de "cumbé", un terme populaire issu d'une danse africaine de la région de Bata en Guinée et signifiant à la fois « tambour  » (cum), « bouger  » ou « secouer  ».

Apporté à l'origine en Colombie par les esclaves, le « combé  » s'est mélangé dans le temps avec les éléments musicaux indiens et espagnols pour se transformer en « cumbia  », une danse métisse, avant de devenir une danse traditionnelle de pêcheur jouée lors d'occasions festives, et dans laquelle les hommes, avec des filets, des sabres et d'amples pantalons, dansent avec des dames vêtues de jupes longues. Progressivement, cette danse de couples deviendra populaire et se développera en Amérique latine.

7th DISTRICT INC. : "LA COLEGIALA REMIX" (Feturing David Lenis)

Le succès le plus important de la cumbia est probablement La Pollera Colora composé par Wilson Choperena ; un titre sorti au cours de l'été 1962 et qui sera repris par tous les orchestres importants de cumbia. Avec La Pollera Colora, le style s'est imposé comme une marche triomphale à travers le froid des hauts plateaux montagneux de Colombie avant d'obtenir le succès international.

Aujourd'hui, la cumbia a conquis les discothèques et les festivals de la côte caraïbe colombienne. En raison de sa diffusion sur de nombreuses stations de radio, elle accompagne les résidents colombiens dans toutes les situations que peut susciter une existence dorée : l'amour, la nature et la vie rythmée de la société.

Par D. Lugert (Cadence Info - 06/2023)

La Colegiala
Auteur : Walter Léon
Année : 1977