UNE PHOTOGRAPHIE EN FORME DE SONDAGE
La France n’est pas avare de concerts et de festivals en tout genre. C’est une chance que nous avons et dont nous n’avons pas toujours conscience, car si le marché du disque est en crise depuis plusieurs années, fort heureusement, il existe encore des artistes qui partent au "combat" pour se produire un peu partout sur les scènes de France et de Navarre.
Vis-à-vis des efforts consentis, tous les festivals qui se lancent dans l'aventure n'obtiennent pas forcément un équilibre budgétaire. Chaque année, des festivals disparaissent. De plus, dans un pays gangréné par des attentats épisodiques, leur essor pouvait être mis à mal par une "psychose" généralisée. Fort heureusement, si l’on tient compte des informations nationales recueillies, le public fait face et n’a pratiquement pas changé ses habitudes en fréquentant les salles de spectacle comme si de rien n’était. Jugez plutôt... 7.500.000, c'est le nombre des festivaliers qui se sont rendus dans les nombreuses manifestations musicales françaises pour l'année 2019. Ce chiffre impressionnant est l’équivalent de 12 % de la population française, soit presque 1 français sur 9 !
Face au choix offert et quelque peu disparate, le site 'Tous les Festivals’ s’est imposé un cadre pour dresser son bilan. Toutefois, ce sont des dizaines de festivals à travers la France qui sont résumés en date, durée et fréquentation. Si cette initiative ne peut souffrir d'aucune comparaison, elle est néanmoins d'un réel intérêt en proposant une photographie détaillée et précise de la santé actuelle de la musique sur scène.
C’est un fait : les plus grands festivals attirent toujours plus de monde et ne cessent de grossir. En 2019, 13 festivals ont dépassé les 150.000 festivaliers et 39 festivals ont réunis 75 % des festivaliers. Pour réussir, les organisateurs comptent sur la différentiation culturelle des régions et la spécialisation de leur festival pour attirer le public. Plus d'un festival sur 3 (37 %) est un festival avec une "thématique" musicale clairement et fièrement arborée. Ce chiffre passe à 46 % si on y ajoute les festivals à "thème" au sens large.
Pour que ce bilan de fréquentation des festivals reste pertinent, la méthodologie utilisée par ‘Tous les festivals’ est claire et son contenu transparent. Tout comme les années précédentes, le choix s’est précisé en fonction des évolutions tout en conservant les mêmes critères que par le passé : durée (- 20 jours consécutifs), fréquentation (un minimum de 15.000 personnes) et absence des évènements intégralement gratuits… ceci afin d’éviter de se perdre dans un classement avec un nombre trop important de festivals qui rendrait cette étude illisible.
DES BILANS RICHES D’ENSEIGNEMENTS
Entrons dans les détails…
Une première carte Map, fort pratique, permet de découvrir simplement au passage de la souris sur les "ronds colorés" la date du festival, le lieu et sa fréquentation (nombre d'entrées).
© Tous les festivals
Ensuite, sous forme d’un graphique constitué de deux onglets ('fréquentation totale' et 'fréquentation moyenne'), nous avons des informations chiffrées qui nous indiquent d’un rapide coup d’œil le classement des festivals en nombre de spectateurs. Il en ressort que ceux qui incorporent des spectacles gratuits possèdent une plus grande dynamique. En revanche, les chiffres présents dans le volet « fréquentation moyenne » est plus conforme à la réalité en plaçant l'ensemble des festivals sur un pied d’égalité.
Les festivals jouent aussi la carte de la différence vis-à-vis des âges sachant que 19 ans est l'âge moyen pour l’ensemble des festivals. Notons au passage que parmi la centaine des plus grands festivals de musiques actuelles français, 40 % sont des événements qui ont plus de 20 ans et dates d’avant 1999, et que ce chiffre passe à 72 % dès qu'on ajoute les festivals dont la première édition à eu lieu il y a plus de 10 ans.
© Tous les festivals - La fréquentation des festivals par tranche d'âge
L’IMPACT DES RÉSEAUX SOCIAUX
En fonction des réactions plus ou moins « épidermiques » des spectateurs, l’impact des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) est loin d’être négligeable. D'ailleurs, qui de nos jours n’a pas donné son avis sur un spectacle, sur l’ambiance, sur le prix parfois exorbitant ou au contraire sa gratuité ? Les réseaux sociaux dressent aussi, à leur façon, une cartographie des « fans », des « j’aime » et autres « followers ».
En conclusion, même si le résultat est certainement surprenant, globalement les grandes lignes changent peu d'année en année. Le public continue d'accorder ses faveurs aux festivals à la renommée établie. Toutefois, les chiffres exposés sont à relativiser, car les résultats apportés ne sont qu’une température volatile qui n’apportent que des indications approximatives… et qui sont généralement bien moins efficace qu’un sondage réalisé à la sortie d’un concert. D'ailleurs, comme le précise le site en charge du bilan : "la totalité des chiffres proviennent des festivals eux-mêmes, sachant qu’il n’existe à ce jour aucune obligation d'harmonisation des moyens de calculs ; chaque festival suit sa propre méthodologie et annonce les chiffres qui lui paraissent les plus justes."
Par Elian Jougla (Cadence Info - 12/2019)
LA SYNTHÈSE DES FESTIVALS POUR L’ANNÉE 2019
La capture ci-dessous propose une synthèse des principaux chiffres du bilan.
Consulter le bilan complet sur le site Tous les festivals