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CLASSIQUE / TRADITIONNEL

HISTOIRE DU TIMBRE SONORE DANS LA MUSIQUE

Le timbre sert de coloration spécifique à un instrument ou à une voix. Il apporte le particulier, l’inimitable. Il peut être froid, doux ou chaud. Le timbre est, conjointement à la mélodie, l’harmonie, le rythme, un élément essentiel de la musique.


UN TIMBRE SONORE À CHAQUE ÉPOQUE ET DANS CHAQUE PAYS

À chaque époque, chaque siècle et dans chaque pays, un timbre particulier et caractéristique a vu le jour. Dans la Grèce antique, les cithares et les mélodies de l’aulos ont la cote. En Afrique, quand le tronc d’arbre évidé est utilisé, sa résonance sert d’invocation pour les dieux primitifs. De tout temps, les cultures et les époques se distinguent par leur couleur de timbre.

À la période de la musique baroque où dominent les instruments à cordes, on ajoute un clavecin, des hautbois et des bassons. Cinquante ans plus tard, la musique mozartienne, en jouant sur les octaves des différents instruments, fait apparaître de nouveaux mariages sonores. Pour atteindre des timbres toujours nouveaux, l’orchestre s’enrichit progressivement de nouveaux instruments, tels le saxophone au 19e siècle, la batterie et toute une armada d’instruments électrifiés au 20e siècle. Grâce à tous ces instruments, les compositeurs ont bénéficié de nouveaux domaines d’expression sonore.

Comme les timbres d’instrument sont de plus en plus nombreux, l’orchestration des compositeurs classique s’enrichit également. Le mariage sonore des timbres devient évocateur. Les orchestrations évoquent tour à tour le vent, la forêt, la mer… D’autres compositeurs, au contraire, trouvent là un moyen de créer une rupture avec un certain esthétisme, en unissant ou en rejetant certaines combinaisons sonores. Stravinski, Schönberg et Hindemith font partie des premiers compositeurs à rompre avec l’ordre établi.

Le choix de la tonalité joue, aux côtés des données des harmoniques, un rôle important dans les couleurs sonores. En donnant une place plus importante au timbre, celui-ci est devenu progressivement l’égal de l’harmonie et de la mélodie. Le Boléro de Ravel en est un bon exemple. De nos jours, la musique électro n’est pas en reste. Une bonne part de son succès provient de l’exploitation outrancière du timbre et de son évolution dans le temps (la même note est répétée, mais son timbre change graduellement). La musique électro n’hésite pas à enrichir sa tonalité de base d’harmoniques autres que celles de la série naturelle. Cette transformation est facilement réalisable grâce aux machines électroniques. Le mélange de timbres joue un grand rôle dans ce genre de musique.

Par Elian Jougla (Cadence Info)


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