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CHANSON


PORTRAIT DE LA CHANTEUSE KLÔ PELGAG, LA NOUVELLE RÉVÉLATION VENUE DU QUÉBEC

Ses nombreuses sources d’inspirations résonnent en écho dans ses chansons. L’ingénue québécoise pioche ses influences aussi bien dans la littérature et le théâtre que dans l’art visuel et le cinéma. Quand elle prend possession de son piano et qu’elle nous propose ses textes aux revers affûtés, c’est pour nous inviter à un cocktail explosif, bondissant et détonant. Son premier album intitulé L’alchimie des monstres nous apporte déjà une indication sur sa façon de jouer avec les mots.


KLÔ PELGAG, UN UNIVERS THÉÂTRAL

Klô Plegag est avant tout une chanteuse qui exerce son art au contact de la scène. C’est sur ce terreau fertile qu’elle aime rassembler le public, autour de ses chansons à l’univers décalé, sombre et fantasque. Elle n’est pas sans rappeler la chanteuse Camille par ses extravagances.

Tous ses clips possèdent une dimension théâtrale en noir et blanc, peut-être la seule façon efficace de donner sens à ses textes. Chez elle, l’ironie peut frôler au couplet suivant l’absurde comme le mélodrame sur des sujets légers ou profonds. Il n’y a pas, à juste titre, de limites, de frontières vers lesquelles son art ne puissent pas prendre forme.

Cette nouvelle venue de la scène québécoise a déjà construit tout un palmarès de prix et de récompenses, dans son pays, mais aussi en France ; le dernier étant le Prix Barbara 2015 remis par la ministre française de la culture Fleur Pellerin.

De son vrai nom Chloé Pelletier-Gagnon, elle a choisi un pseudo aussi étrange qu’original, Klô Pelgag, un nom d’artiste qu’elle n’explique pas, mais qui lui va à ravir quand elle pose ses doigts sur le clavier du piano pour nous entraîner dans son univers fantasmagorique. Chez Klô, tout est une question de dosage : dosage des mots et des idées, dosage autour de musiques finement rythmées ou appuyées. En somme, un petit jeu d’équilibriste qui fait mouche et qui charme le public.


INTERVIEW KLÔ PELGAG


Bonjour Klô Plegag. Pour les lecteurs qui ne vous connaîtrez pas, vous être québécoise et vous avez sorti en France, il y a près de deux ans, votre premier album L’alchimie des monstres après avoir remporté de nombreuses récompenses dans votre pays. Une question évidente me trotte déjà en tête : Comment en êtes-vous venu à la musique ?

Klô Pelgag : cela s’est fait naturellement. J’ai toujours été intéressé par toutes les formes artistiques. Après avoir goûté un peu à tout, je suis revenu à ma passion première, la musique, et je me suis mis à écrire des chansons dès l’adolescence.

Comme je sais que vous jouez du piano, je suppose que c’est sur cet instrument que vous composez ?

Oui, mais je compose maintenant aussi à la guitare, même si le piano est l’instrument sur lequel je suis le plus à l’aise.

À l’écoute, votre premier album possède un côté théâtral, cinématographique par les arrangements qui l’illustrent. D’où vous vient cette inspiration ?

En fait, un peu partout. Tout ce qui m’entoure est susceptible de me donner de l’inspiration. Parfois, je peux être marqué par un événement qui sortira des années plus tard. J’ai une bonne mémoire affective et émotive.

Dans le livret de l’album, il est marqué que vous remerciez Sébastien Zamora d’avoir saisi votre folie. C’est une bonne définition pour illustrer votre univers ?

C’est ce que je projette sur les gens. J’ai peut-être des idées non conventionnelles, et comme on dit chez nous « capotés ». J’aime me surprendre. La musique est un milieu dans lequel on peut faire du « lâcher-prise »… Les gens sont trop en contrôle d’eux-mêmes, ça les coupe des belles choses.

Avant de travailler sur ce premier album, vous aviez déjà reçu de nombreux refus ?

Non, pas vraiment. À mes débuts, j’ai participé à pas mal de concours dans lesquels j’ai rencontré beaucoup de personnes qui m’ont aidé par la suite. C’est ainsi que j’ai rencontré celui qui allait devenir mon manager (Sébastien Zamora, ndlr) et toute l’équipe qui gravite autour de moi aujourd’hui… Je pense avoir rencontré les mêmes difficultés que tout autre artiste.

C’est votre frère Mathieu qui signe les arrangements de votre album. Comment cela fonctionne-t-il entre vous ?

De mon côté, j’écris les chansons, musique et paroles, et quand on sent que la chanson en a besoin, je fais appel à mon frère qui est un génie de la musique. Je vais le voir, je lui parle de mes idées. Parfois, il a une totale liberté et il s’occupe de tout ; parfois, c’est moi qui réalise l’arrangement des voix. C’est toujours différent d’une chanson à l’autre… On est complémentaire.

Votre album a été enregistré entre juin 2012 et janvier 2013. Vous avez tenté de nombreuses expériences ou vous saviez exactement ce que vous vouliez ?

En fait, on a relativement beaucoup tourné auparavant. Les arrangements étaient déjà bien « placés ». Au départ, on souhaitait enregistrer tout l’album dans une église pour avoir une acoustique parfaite. Des titres ont même été enregistrés dans le village d’où je viens. C’était quelque chose d’assez familial.

Comment abordez-vous la scène ? Est-ce un récital ou une invitation à rentrer dans votre univers ?

Je vois cela comme un privilège. J’essaye de rendre le spectacle étonnant, d’apporter de la surprise, d’amener les gens ailleurs en exploitant les idées que j’ai. Les spectacles sont assez spontanés, bien que les chansons soient bien rodées. Il y a une grande part d’improvisation dans mes spectacles pour que ceux-ci soient plus agréables pour les gens.

KLÔ PELGAG : LA FIÈVRE DES FLEURS

J’ai vu sur votre site Internet que vous demandez au public de venir vous voir en étant habillé d’une façon ridicule… C’est déjà arrivé ?

Oui, c’est déjà arrivé. Il y a des gens qui se déguisent en animaux ou même en plantes parfois. C’est juste un message pour leur dire qu’ils peuvent se permettre de se lâcher… Dans un spectacle, le public est aussi important que l’artiste. Le public change la forme du spectacle…

Vous avez été récompensé par l’Académie Charles Cros. Vous avez eu le "Grand prix de la Francophonie". Que représente pour vous cette distinction ?

C’est une belle reconnaissance de l’industrie du disque français…

Et que vous chantiez en français dans cette petite enclave francophone au milieu de tous ces anglophones…

De toute façon, je ne pourrais pas chanter en anglais, et cela me fait plaisir de rendre hommage à cette langue qui est magnifique et très riche.

Merci Klô et à bientôt.

Par Elian Jougla (Cadence Info - 02/2016)

Visiter le site de Klô Pelgag

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