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DEEP PURPLE ET SON HISTOIRE

Du jour où leur « Smoke on the Water » s’est installé dans les charts, Deep Purple se sera hissé aux côtés de Black Sabbath et de Led Zeppelin à la tête des grands groupes de l’histoire du hard-rock. De 1970 à 1972, date de la parution du Live ‘Made In Japan’, Deep Purple encensera la critique par ses performances scéniques ; le chant d'Ian Gillan, la guitare Fender Stratocaster de Ritchie Blackmore et l'orgue Hammond de Jon Lord y étant pour beaucoup. Même si après de nombreux changements de personnels, le groupe continu de tourner et d’enregistrer, les amateurs de la première heure conservent de cette époque l’éclosion d’un « son hard » aux riffs puissants et à la mélodie généreuse.


LES DÉBUTS DE DEEP PURPLE

Littéralement "Violet Profond", Deep Purple est avec Led Zeppelin et Blue Oyster Cult, le plus célèbre groupe de hard rock britannique que nous ait donné la Pop-Music. Fondé en Angleterre en février 1968 par Jon Lord (orgue et chant) et Ritchie Blackmore (guitare) assistés d'Ian Paice (percussions et batterie) Rod Evans (chant) et Nick Simper (basse), le groupe Deep Purple commença sa carrière en répétant deux mois dans une maison de campagne du Hertfordshire en Angleterre. Le premier simple du groupe, Hush, une reprise du tube de Billy Joe Royal, enregistré pour 'Parlophone' en juillet 1968, se vend relativement bien en Grande-Bretagne, mais ne figure pas dans les charts ; en revanche, le même disque se classe n°5 aux USA.

© Thames - Deep Purple (1975)

Le premier album, Shades of Deep Purple, confirme l'impact du groupe aux États-Unis. Deep Purple, dont le style assez proche de Vanilla Fudge consiste à reprendre de vieux succès en les réarrangeant, part donc aux States d'octobre à décembre 1968. Les deux nouveaux simples du groupe, Kentucky Woman, reprise d'un ancien succès de Neil Diamond, et River Deep, Mountain High, reprise d'un classique d'Ike and Tina Turner, atteignent à nouveau les hit-parades américains, mais paradoxalement ne sont pas distribués en Angleterre. Le second album de Deep Purple, The Book of Taliesyn ne sortira en Angleterre que quelques mois après la sortie aux USA (septembre 1969).

Lorsque Deep Purple revient en Europe, après une seconde tournée américaine et deux changements (Ian Gilian remplace Rod Evans et Roger Glover remplace Nick Simper), les managers du groupe encouragent Jon Lord à réaliser son idée d'associer le groupe avec un orchestre symphonique dirigé par Malcom Arnold. Cette première musicale a lieu le 24 septembre 1969 au Royal Albert Hall de Londres et se solde par un échec musical flagrant, le hard rock brutal du groupe contrastant mal avec les mélodies symphoniques créées par Jon Lord aux références classiques évidentes.


DEEP PURPLE : BLACK NIGHT (1970)

DEEP PURPLE : « IN ROCK » ET « MACHINE HEAD »

Ce n'est qu'en 1970 que Deep Purple atteint la renommée mondiale avec le simple Black Night et l'album In Rock, sommet du hard rock avec les éprouvants Into The Fire, Bloodsucker et le superbe Child In Time, obsédant crescendo de dix minutes.

En septembre 1971, le groupe crée sa propre maison de disques, Purple Records, dont le premier album est Gemini Suite. Après ces demi-succès et un concert mémorable à Montreux, en Suisse, Deep Purple enregistre en 1972 dans le studio mobile des Rolling Stones, Machine Head et ses célèbres Highway Star, Lazy et Smoke On The Water, désormais classiques chez les nombreux fans de hard rock.

Témoin de leur tournée au Japon en août 1972 est le double album Made In Japan, image de marque d'un groupe prisonnier de sa musique acrobatique et sans goût, mais terriblement efficace sur les jeunes oreilles. Dans leur neuvième production, Who Do We Think We Are, parue en janvier 1973, Deep Purple commet son dernier grand succès, Woman from Tokyo.


DEEP PURPLE : LAZY (1972)

ERRANCE ET PERTE DE CRÉATIVITÉ

En 1973, le chanteur Gillian part, lassé par le manque de créativité chronique du groupe, suivi bientôt par Glover qui s'en va produire Nazareth. En 1975, après la sortie de Stormbringer, R. Blackmore, qui dit-il, se sent lui aussi complètement enfermé dans la 'machine à dollars Purple', entreprend une carrière en solo aux États-Unis.

Deep Purple est même pour les inconditionnels de Child In Time, le triste exemple d'un groupe créatif au début, mais qui a perdu sa force et son énergie (les deux atouts-clés d'un groupe de hard rock) en sombrant dans la facilité et la démagogie. Le groupe se dissoudra en 1976.

Les reformations successives, en 1984, pour l'enregistrement de deux autres albums et en 1994, sous la houlette de l'excellent guitariste Steve Morse, ne permettra pas au groupe de retrouver la flamme des débuts. Néanmoins, le nom légendaire de Deep Purple continue à sillonner les scènes internationales et à distiller de temps en temps de nouveaux enregistrements : Bananas, Rapture Of The Deep... jusqu’à Infinite en 2017, 20e et dernier témoignage sonore à ce jour du groupe.

Par J. M. Leduc (Cadence Info - 06/2019)
(source : La Pop Music de A à Z - Ed. Albin Michel)

DISCOGRAPHIE STUDIO DEEP PURPLE

  • Shades of Deep Purple (1968)
  • The Book of Taliesyn (1969)
  • Deep Purple (1969)
  • Concerto for Group and Orchestra (1969)
  • In Rock (1970)
  • Fireball (1971)
  • Machine Head (1972)
  • Who Do We Think We Are (1973)
  • Burn (1974)
  • Stormbringer (1974)
  • Come Taste the Band (1975)
  • Perfect Strangers (1984)
  • The House of Blue Light (1987)
  • Slaves and Masters (1990)
  • The Battle Rages On (1993)
  • Purpendicular (1996)
  • Abandon (1998)
  • Bananas (2003)
  • Rapture of the Deep (2005)
  • Now What?! (2013)
  • Infinite (2017)
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