UN BOUCHE-À-OREILLE QUI FONCTIONNE
Le prêt d'instruments n'est pas réservé uniquement à des musiciens confirmés. L'amateur y trouve également son bonheur puisque l'offre s'accompagne souvent d'une méthode d'apprentissage, ce qui constitue, pour un autodidacte, une excellente façon de découvrir un instrument sans devoir s'engager plus en avant. Aucun magasin de musique ne peut offrir cela et aucun conservatoire ne peut y prétendre réellement. C'est pour cela que ce service, qui tend à s'étendre dans les villes importantes de l'hexagone (Amiens, Angers, Lyon, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Toulouse...), rencontre un véritable engouement auprès d'un jeune et moins jeune public.
© mediathequequimperle flickr.com – Une rencontre impromptue dans la médiathèque de Quimperlé autour d'un cymbalum.
Chaque médiathèque tente de se démarquer tout en apportant une réponse satisfaisante au plus grand nombre, le principal étant d'offrir des instruments proposant des approches techniques différentes. On peut ainsi y trouver quelques classiques, comme la guitare acoustique ou électrique, le banjo, la flûte, la trompette, le violon, l'ukulélé, des percussions, tels le djembé, le cajón et le balafon, mais aussi du matériel électronique (piano numérique, synthétiseur, boîte à rythmes, etc.), sans oublier des logiciels consacrés à la musique assistée par ordinateur (MAO).
Par jeu, par engouement ou par curiosité tout simplement, le prêt d'instrument ne peut que fonctionner et attirer du monde. Cela tombe plutôt bien pour les médiathèques qui s'y sont lancées, car face à la baisse d'intérêt pour le CD, la plupart des dirigeants s'accordent pour déclarer que cette nouvelle proposition a permis de retrouver une certaine affluence. Cela est si vrai, que tout demandeur doit faire preuve de patience en attendant son tour dans l'inévitable liste d'attente.
LE MODE DE FONCTIONNEMENT
Préalablement, à tout prêt d'un pack instrumental (instrument + méthode et accessoires), une simple inscription à la médiathèque est généralement demandée. Par contre, l'emprunteur est averti de l'usage de l'instrument et des précautions à prendre, sa responsabilité étant engagée en cas de dégradations. Lors du retour, chaque instrument est inspecté, nettoyé, réaccordé et régulièrement envoyé en révision. Cette tâche implique naturellement des frais pour les médiathèques, sans compter l'instruction de formateurs capables d'assurer la médiation.
La durée du prêt est en moyenne de quatre à six semaines (reconductible une fois), un temps nécessaire pour évaluer correctement son rapport avec l'instrument, avant un éventuel achat. Par ailleurs, la pratique d'une guitare ou d'un violon n'exclut pas quelques échanges sur leur usage, ni même de participer à des ateliers de création animés par des professionnels de la musique.
En conclusion, ce sont fréquemment des personne qui n'ont jamais joué d'un instrument de musique ou qui ne maîtrisent guère celui de leur choix qui sont les principaux demandeurs. En adoptant cette nouvelle orientation, les médiathèques jouent parfaitement leur rôle en contibuant de façon ludique à l'initiation d'un ou de plusieurs instruments. Ainsi, en plus des livres, des revues et des films, ces lieux de convivialité ne cessent de s'étoffer dans un domaine trop souvent compartimenté ou sous-estimé : la pratique musicale en amateur. Une mission en phase avec la philosophie des médiathèques, dont le premier devoir est de rendre accessible la culture à toutes et à tous !
Par D. Lugert (Cadence Info - 01/2024)
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La médiathèque reste encore aujourd'hui un excellent moyen pour se cultiver et se divertir. À l'heure d'Internet, elle a su s'adapter en diversifiant ses offres...
