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CHANSON

CÉLINE TOLOSA ‘VENDREDI SOIR’, PORTRAIT D'UNE MÉLANCOLIE OPTIMISTE

Après avoir chanté son amour pour les porte-cigarettes et les papeteries, Céline Tolosa revient avec un nouvel EP, Vendredi Soir, en prétendant que rien n’est jamais bien grave…


CÉLINE TOLOSA, ENTRE DOUCEUR, GRAVITÉ ET CHARME

Céline Tolosa n’appartient pas à la catégorie de ces artistes qui se sont lancés dans la chanson simplement par défi ou sur un coup de tête. Son adolescence passée au conservatoire et dans un chœur d'enfants atteste déjà d’un engouement certain pour le domaine artistique. Sensible à l’univers de Jacques Demy et au cinéma hollywoodien des années glorieuses, Céline a même songé un temps jouer la comédie.

Mais ce chemin de traverse à destination du 7e art semble aujourd’hui derrière elle. Céline, après avoir sorti un premier EP (Cover Girl) en 2015, récidive aujourd’hui avec six nouveaux titres inspirés par la musique new wave des années 80. Ce second opus baptisé Vendredi Soir a été composé, arrangé et produit en compagnie du guitariste Dino Trifunovic (qui officie au sein du groupe Van Gogh Superstar).


CÉLINE TOLOSA : VENDREDI SOIR

DES CHANSONS EXISTENTIELLES

Née à Paris, on imagine très bien que les chansons de Céline Tolosa s’abreuvent aux sources des turpitudes de la capitale, avec ce zeste de mélancolie à même de dépeindre la grisaille des jours d’hiver ou le charme de ses terrasses un soir d’été. Dans la chanson aux accents brésiliens Bahia, elle y répond à sa façon, décrivant le Paris des jours de pluie avec ses trottoirs humides ; cette ville dont on vante la beauté, mais qu'on rêve de quitter. Céline cherche-t-elle à nous confier les petits malheurs de son existence ? Ses textes nous y invitent.

Abandonnant la vision romantique des sixties de Cover Girl avec sa pochette rétro et ses textes quelque peu naïfs, la chanteuse amorce un virage avec Vendredi Soir dont les titres synthétiques dispatchent des styles bien différents : une touche de Françoise Hardy dans Dis-moi. Cette jolie balade nous emporte vraiment, portée par cette voix douce qui nous susurre, à travers des mots simples, une poésie un brin lunaire… alors que l’écoute de Qui je suis m’incite à penser à la chanteuse Buzy dans la manière de phraser les vers contenus dans les couplets.

Bien évidemment, de ces impressions qui me sont personnelles, la chanteuse y répond en développant un univers bien à elle, évoquant au passage la solitude tenace lors des soirées festives de fin de semaine, des traquenards - comme elle dit - où faire bonne impression est de mise, même quand le cœur n’y est pas (Vendredi Soir).

Le choix de la reprise de la chanson L’amour en fuite, issue de la BO du film de François Truffaut (chantée à l’origine par Alain Souchon), est certainement lié à un double aveu : le premier étant son intérêt pour le cinéma de Truffaut (Céline y fait déjà allusion dans Vendredi Soir en citant La mariée était en noir), et le second celui des désillusions sentimentales et que l’on peut résumer simplement à partir de ce vers : « Toute ma vie, c'est courir après des choses qui se sauvent »

© Anaïs Barelli

De cette rencontre artistique entre Céline Tolosa et Dino Trifunovic - qui avait pris forme dès Cover Girl -, il en ressort une collaboration efficace qui semble prête pour se prolonger 'ad vitam æternam'. La musique 'french pop' est élégante et raffinée avec juste ce qu’il faut de légèreté pour porter la voix de Céline à la bonne amplitude. Quant aux textes - dont on soupçonne une part de vécu -, ils sont légers, parfois grave, mais à dose homéopathique. Les mots tournent autour d’un fil conducteur à la fois mélancolique, mais pas nécessairement triste, et où la préoccupation des sentiments s’enroulent autour de bonheurs aussi fugaces que brûlants.

Par Elian Jougla (Cadence Info - 09/2018)


Céline Tolosa : Vendredi soir
EP sortie 5 octobre 2018
Chez ‘Les Disques Pavillon’

  • Paroles et musiques : Céline Tolosa & Dino Trifunovic. Sauf L’amour en fuite par Alain Souchon & Laurent Voulzy
  • Céline Tolosa : voix, synthés
  • Dino Trifunovic : guitares, basse, claviers, batterie
  • Raphaël Léger : batterie (sauf L’amour en fuite : Simon Bismuth)
  • Réalisation artistique : Dino Trifunovic

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