Bonjour Jain… Nous avons eu vraiment envie de mieux vous connaître, car il nous semble que vous risquez fort d’être la révélation de l’année 2016. Zanaka signifie « enfant » en malgache... L’album est un voyage dans le monde de votre enfance. Ce sont ces voyages qui vous ont construits ?
Jain : je pense que oui. Ce sont eux qui m’ont donné envie d’écrire et de m'exprimer pour partager ce que j’étais en train de vivre.
Un peu partout vous avez pris des cours de chant et de musique, et vous vous êtes inspiré de ça pour écrire votre album…
J’écris, je compose, je chante, mais j’avais surtout envie que mon projet me ressemble. Du coup, j’ai pris des cours de batterie. Puis, à Dubaï, j’ai pris des cours de percussion arabe, et au Congo, j’ai découvert le beatmaking qui est la programmation de batterie sur ordinateur.
Dans ce premier album, il est question de premiers amours, de premiers bonheurs. On a comme l’impression que vous désiriez réaliser un album très optimiste. On appelle ça en terme branché de la « feel good music »…
C’est exactement cela, de la « feel good music ». J’ai découvert la musique et la composition quand je vivais au Congo, et à Pointe Noire ils avaient cette sorte de joie en faisant de la musique. Elle était faite pour danser, pour partager, pour être heureux, et j’avais envie de transmettre cela dans mon album.
Vous n’avez que 23 ans, vous avez tout fait sur cet album jusqu’au graphisme, sans oublier la batterie, la guitare et le chant, et vous êtes seule sur scène... Une véritable femme-orchestre !
J’essaye du moins. J’essaye d’être une femme-orchestre, mais ce n’est pas toujours évident. Le concept de l’album devait me ressembler, car je suis quelqu’un de plutôt solitaire.
JAIN : Mr JOHNSON
Quand on regarde vos clips, on a l’impression d’y voir une touche de Stromae…
Merci beaucoup.
C’est très graphique et réfléchi.
Pendant longtemps j’ai hésité entre faire une école de graphisme et faire de la musique. J’ai fait une « prépa » en art à Paris et je désirais trouver le moyen de mélanger un peu les deux. C’est pour cette raison que je me suis tant investie dans l’image.
Ce disque s’annonce déjà comme un grand succès. Il s’en est vendu à ce jour plus de 40 000 exemplaires, ce qui est déjà beaucoup pour un premier disque, et vous êtes déjà annoncé pour de grands rendez-vous : le festival de Bourges, les Francofolies et les Vieilles Charrues... En plus vous êtes nommé aux Victoires de la musique. Pourtant, vous dites que le plus gros du travail reste à faire ?
Oui, car il faut transformer l’essai. Il faut vraiment ne pas lasser les gens et continuer à travailler pour vraiment s’imposer.