L'info culturelle des musiques d'hier et d'aujourd'hui
BLUES, SOUL, REGGAE, RAP, WORLD MUSIC...

KASSAV INTERVIEW JOCELYNE BEROARD : LA TOURNÉE 'CHIRE DOUVAN'

Kassav est un grand nom de la planète Zouk qui a déjà derrière lui près de 40 ans de carrière. Ses 5 millions d’albums vendus attestent de la popularité de ce groupe qui consacre sa plus grande énergie à la scène, comme en témoigne les trois concerts évènements donnés au Zénith de Paris au printemps dernier et qui ont ravi, bien entendu, un public acquit à l’effervescence de leur musique dansante. La rayonnante chanteuse Jocelyne Béroard s’est prêtée à nos questions/réponses sur les fondamentaux du groupe…


INTERVIEW JOCELYNE BEROARD

Bonjour Jocelyne Béroard… Que retirez-vous de ces trois concerts donnés au Zénith de Paris ? Était-ce aussi fort que vous l’imaginiez ?

Oui, à notre grande surprise. Nous avons fait le plein et les gens étaient prêts à venir écouter tous les titres qui ont fait l’histoire de Kassav. Je crois que c’est cela qu’ils venaient rechercher, des titres qu’ils aiment… et Kassav possède un répertoire qui s’y prête bien, à moins de faire le difficile !

Cet été, vous êtes en tournée pour un tour du monde qui vous entraînera au Cap-Vert, au Canada, aux États-Unis, en Europe. On va vous voir aussi dans plusieurs festivals de l’été. Comment vous réagissez quand on vous appelle, vous Kassav, les Rolling Stones des Antilles ?

Eh bien ça fait plaisir ! Ça fait énormément plaisir, car les Rolling Stones sont une belle référence. Voilà !

Le nom de la tournée « Chiré Douvan » que signifie-t-il ?

Va de l’avant… Fonce.

Au passage, rappelez-nous ce que ça veut dire Kassav…

Kassav est une galette de manioc. Chez nous, c’est une racine qui est râpée et qui devient une espèce de galette…

Et une galette qu’il faut bien doser et ça chez Kassav vous l’avez bien compris… Comment expliquez-vous la longévité de ce groupe ?

Jacob dit que c’est une question de casting Jacob Desvarieux est avec Pierre-Édouard Décimus le cofondateur du groupe Kassav, ndlr). Personnellement, je crois que c’est surtout que l’on aime faire cette musique ensemble et qu’il y a un minimum d’intelligence dans ce groupe qui fait que notre ego passe en arrière, que l’on apprend à mieux connaître l’autre, à le supporter… puisque l’autre nous supporte.

Au départ, ce n’était pas une histoire de copains…

Tout à fait. Les gens ont été appelés au fur et à mesure parce qu’ils avaient les qualités musicales ou un son, quelque chose qui plaisait à Pierre-Edouard et à Jacob qui étaient en fait les premiers à créer ce groupe. Au fur et à mesure, ceux qui avaient envie de rester, de vivre une aventure de groupe se sont manifestés. Les autres, ceux qui n’étaient pas prêt à faire cela, se sont écartés. C’était une attitude quasiment naturelle. Le style musical a pris forme progressivement et ce style nous a finalement rapprochés davantage les uns des autres… En tout cas on aime être ensemble et l’on aime faire cette musique sur scène.

Avec bientôt 40 ans de carrière, aujourd’hui, vous êtes plutôt des artistes, des stars, des musiciens, des businessmen, des ambassadeurs des Antilles ?

Nous sommes des artistes, des musiciens certainement. Ambassadeurs des Antilles, évidemment, puisque l’on part avec « nos îles » sur le dos… Des businessmen, on laisse cela aux gens qui savent le faire, car je ne crois pas que l’on soit très bon dans ce domaine.

Et stars…

Non, nous n’avons pas cette mentalité. Nous venons de deux petites îles où tous les gens vous connaissent et si vous jouez à la « star » vous retombez très vite. On a pris l’habitude d’être des artistes, des artistes adulés sans doute par des gens fanatiques du groupe. Maintenant le côté « star-system » on n’a pas les moyens de le faire ! (rires).

(Propos recueillis en juin 2016)

(Cadence Info - 08/2016)

À CONSULTER

SALIF KEITA ET KASSAV : DE LA CHANSON MANDINGUE AU ZOUK


RETOUR SOMMAIRE
FB  TW  YT
CADENCEINFO.COM
le spécialiste de l'info musicale