Mark Ronson : « Toutes les chansons qui ont compté pour toi laissent comme une empreinte dans ton ADN. C’est impossible de dissocier ce qui reste ou pas de toi quand tu travailles sur un album. C’est un tout. »
Parmi les albums les plus populaires de ces 10 dernières années, ceux d’Amy Winehouse, Adele, Lily Alen ou de Bruno Mars ont tous rencontré le succès grâce au travail de producteur Mark Ronson. Pour son quatrième album, Uptown Special, le découvreur de talent a troqué sa casquette de producteur pour celle de musicien. À l'occasion de sa sortie, il nous dévoile les cinq titres majeurs qui l'ont influencé et qui l’ont accompagné lors de l’écriture de ses premières compositions.
Mark Ronson : mon premier souvenir musical, c’est quand j’ai dépensé mon argent de poche pour acheter le 45 tours de Duran Duran, Save a Prayer. J’adorais cette chanson surtout dans l’Angleterre des années 80. Cette chanson est un peu mélancolique, et en même temps cela te conduit dans un autre univers, un autre monde. C’est un peu comme une évasion, une utopie combinée à un peu de tristesse. Ce qui fait un très bon mélange.
Mark Ronson : quand j’étais ado, j’ai découvert le hip-hop à New York. J’avais 16 ans. J’ai commencé à écouter la radio et toutes les émissions hip-hop, comme celle de Funkmaster Flex et de Stretch Armstrong. J’ai entendu une chanson et c’était tellement bon que je l’aie enregistré. Il y avait trois blacks dans ma classe. Je suis allé voir l’un d’eux qui s’appelait Mike en lui disant : « Hey, j’ai enregistré cette chanson à la radio hier soir. Est-ce que tu peux me dire qui c’est ? » Il l’a écoutée et il m’a dit : « Ouais mec, c’est 'Black Moon, Who Got Da Props'. » C’était déjà comme si tout le monde connaissait la chanson !
Mark Ronson : j’ai commencé ma carrière de DJ dans les clubs hip-hop de New York. C’était bien avant les MP3 et les CD. Si tu jouais dans les endroits branchés, le mec d’un label venait te voir et il te donnait des vinyles pendant que tu mixais en te demandant de les passer. Je me souviens quand on m’a refilé cette chanson qui s’appelait Nothin’. Je l’ai mise. Personne encore ne l’avait entendue, et tout le monde était là et faisait : « Oooh ! »
Mark Ronson : Bruno Mars est un peu comme moi. Ses goûts musicaux traversent les époques et les gens. Nous étions d’accord la plupart du temps que nous avons travaillé sur mon nouvel album. Il était obsédé par le morceau Rich Girls des Virgins. Il n’arrêtait pas de danser là-dessus. Je dois vous avouer que je suis devenu DJ pour ne pas avoir à danser… Et, tout d’un coup, je me retrouve à côté du plus grand artiste actuel, Bruno Mars. Donc, j'ai fait attention à ma gestuelle, à ne pas trop en faire, parce que cela aurait pu paraître un peu ridicule à côté de lui.
MARK RONSON : UPTOWN FUNK
Mark Ronson : je sais que cela ne vient pas de sortir, mais je n’arrête pas d’écouter Digital Witness par St. Vincent. Ce morceau est vraiment bon. Mon pote Homer, qui joue de la batterie sur tous mes albums, a d’ailleurs joué sur Back to Black d’Amy Winehouse. Quand il m’a dit qu’il avait participé à cette chanson, c’était comme s’il m’avait annoncé qu’il avait joué sur un album de Stevie Wonder.
D. Lugert (Cadence Info - 02/2015)
source : Monte le son - Culturebox