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NAISSANCE ET ÉVOLUTION DU MOUVEMENT ALTERNATIF

Comment pourrions-nous situer en musique le mouvement alternatif  ? Qu'il est fort éloigné de celui plus politisé des écologistes, bien plus transgressif et certainement moins pacifiste que les verts !


DES CHANSONS ENGAGÉES ET CONTESTATAIRES

Ce mouvement qui fit couler tant d'encre au milieu des années 80 prend ses racines dans l'après Mai 1968. L'attitude alternative commence par l'écriture de chansons engagées et contestataires. L'aventure se poursuit lorsqu'il s'agit de les présenter au public ! Et si le « circuit des MJC » (aujourd'hui rebaptisé 'Maison pour tous') permet de faire connaître de nouveaux talents, ceux-ci ne peuvent s'exprimer sur vinyle qu'après la création de labels comme Crypto, Mélusine, Virgin, Island, qui démarrent tous avec une structure et des moyens très réduits.

Cependant, la multiplication des petits magasins de disques, parfois associés à des lieux de rencontre (maisons de quartier, clubs, boîtes de nuit ou cafés-théâtres), change peu à peu cette tendance jusqu'à créer un véritable marché où la chanson et le rock se nourrissent l'un de l'autre. Le mouvement punk déferle alors sur toute l'Europe et suscite une nouvelle génération de labels qui, tout en s'occupant de leur propre distribution comme 'New Rosé' ou 'Celluloïd' en France, se posent comme ultime rempart contre l'opération de récupération menée par quelques grandes compagnies.

Dès le début des années 80, autour du groupe-phare Bérurier noir, se multiplient les initiatives pour réduire le prix des concerts et celui des disques. On voit ainsi apparaître en France, comme ailleurs, des associations à vocation alternative  : en région parisienne, ParisBarRock, Rock-àlusine, les labels Bondage, Boucherie Productions, Just'In, et tant d'autres qui se basent à Lyon, Bordeaux, Brest, Angers, Toulouse, Lille ou encore Marseille.


ENCORE DE LA RÉCUPÉRATION

Une fois de plus, les grosses compagnies essaient de rattraper le mouvement en créant (ou en s'alliant avec) des sous-structures qui, apparemment, n'ont pas de rapports avec elles. Offrant plus de moyens pour enregistrer ou tourner, elles finissent par arriver à détourner certains groupes, parfois même des labels, de leur vocation première.

Les plus grosses ventes des groupes issus de la mouvance alternative atteindront jusqu'à 650 000 exemplaires pour la Mano Negra (Puta's Fever), 520 000 pour les Négresses vertes (Mlah) et 85 000 pour Pigalle (Regards affligés). Dès la fin des années 80, la brusque montée du rap, du hip-hop, de la techno-pop et du raggamuffin précipite les choses...

La mouvance alternative voudra survivre aux années 90, sans retourner à la marginalité, même si l'on suit avec intérêt l'initiative, début 1995, de Jimmy Jay, compagnon de route de MC Solaar, qui lance un label indépendant, Sentinel Nord, diffusé par 'Wotre musique'.

Par Henri Escudier (Cadence Info - 02/2017)


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