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HISTOIRE DE LA NEW WAVE, MUSIQUE POST-PUNK

Dès la fin des années 70, la musique punk semblait avoir tout dit. D'un côté, ses courtes chansons porteuses de messages provocateurs, et de l'autre, ses modes, caractérisées par le port d’épingles à nourrice et des cheveux colorés en vert ou rose bonbon, ne conduisaient plus à rien. Une « nouvelle vague » de musiciens aux allures plus « sages » allait faire leur apparition et tout balayer sur leur passage…


LA NEW WAVE, UN COURANT MUSICAL À DOMINANTE SYNTHÉTIQUE

La musique rock, mise à mal par l’épisode punk, allait se relever de ses cendres sous une nouvelle forme musicale plutôt rythmée, mais froide et quelque peu impersonnelle, baptisée 'new wave'. S’engouffrant dans la brèche laissée ouverte par les Sex Pistols et autres Clash et Jam, les musiciens ‘new wave’ ne vont pas produire un rock encore plus décadent ou à l'inverse plus intellectuel - si tenté que cela existe vraiment – mais plutôt un rock hypnotique qui conduit aux pas de danse.

En 1978, des artistes comme David Bowie ou Elvis Costello vont représenter l’avant-garde de ce courant qui va se répandre avantageusement à la décennie suivante. La new wave va surtout être symbolisée par une sonorité à dominante « synthétique », comprenez par là des sons électroniques à tout va, issus de la vague 'made in japan' des synthétiseurs numériques ; synthétiseurs à bas prix qui commençaient à se multiplier comme des petits pains chez de nombreux musiciens !

Le mouvement punk primesautier a volontairement modifié le visage du rock. La musique a perdu de son urgence, et les textes de leur force et pertinence. Ses principaux représentants s’y sont vite brûlés les ailes, même si certaines formations comme les Stranglers ou les Clash sont parvenus à tirer leur « épingle » du jeu ! D’autres, au contraire, ont su profiter de cette impasse afin d’imposer leur style, un style qui se veut spontané et très tonique. C’est ainsi qu’Elvis Costello & The Attractions, Magazine conduit par l’ex-Buzzcocks Howard Devotto, Joe Jackson, qui n’a pas encore abordé sa phase ‘jazzy’, ou XTC vont rencontrer un écho favorable auprès du public.

L’avant-garde du rock américain surfera bientôt sur la même vague... Des formations aussi diverses que Television, Talking Heads, Blondie ou Devo se retrouveront finalement étiquetées ‘new wave’ comme par surprise. D’autres, comme U2 et Simple Minds, seront plus prudents, et conduiront la suite de leur carrière avec plus de discernement.


LA NEW WAVE, UNE MUSIQUE LANCÉE PAR LE CLIP VIDÉO

La new wave est une musique avant tout robotique, appuyée de temps en temps par des sons en provenance de boîtes à rythmes. Les groupes composés de deux claviéristes (ou plus) ne sont pas rares.

Avec son riff joué au synthé et ses contre-chants répétitifs, Enola Gay d’Orchestral Manœuvre In The Dark marquera l’année 80. Le tube emblématique de cette new wave « synthétique » va inciter d’autres groupes à se lancer dans l’aventure : Human League, Japan, Visage, et côté français Taxi Girl, Indochine et Trisomie 21.

Si, durant les années 80, cette musique s’est imposée, c’est surtout grâce à l’ascension fulgurante du clip vidéo, devenu en peu de temps le passage obligé pour n’importe quel artiste ou groupe. La chaîne musicale MTV voit le jour et le microsillon est rapidement remplacé par le CD. Cependant, la new wave, tout comme la musique punk, va devoir céder sa place à de nouveaux courants. Les succès rencontrés au milieu des années 80 par le groupe Depeche Mode (People are People, Some Great Reward…) n’y changeront rien. De plus, l’arrivée des premières machines à échantillonner va bousculer bien des habitudes chez de nombreux musiciens.


ORCHESTRAL MANOEUVRE IN THE DARK : ENOLA GAY


LA COLD WAVE

Parallèlement au new wave existait un autre courant très proche, la cold wave. Dès 1979, cette vague froide venue d’Angleterre trouve son inspiration dans des vers incantatoires teintés de noirceur. Le temps n’est pas à l’optimisme ! La froideur des nouveaux sons combinée aux nouvelles possibilités de l’informatique avait conduit des musiciens à se réfugier vers des formes d’exploitation musicale moins communicatives, au sens propre comme au sens figuré.

C’était l’époque des premiers home studio. La notion de groupe existait, mais la façon d’élaborer la musique et de la partager n’était plus la même. Brian Eno, Kraftwerk ou Can ont dessiné chacun à leur manière sa musique cold wave, de façon solitaire ou en groupe, expérimentant tantôt un rock électronique minimaliste, tantôt un rock mélodique plongé dans des effets sonores à tout rompre.

En réalité, la new wave, comme la cold wave, ont été des musiques assez diffuses et sans port d'attache réellement définissable. Elles ont été capables de rassembler et de produire aussi bien des artistes de variété que des artistes de rock rigoureux.

par Patrick Martial (Cadence Info - 11/2013)


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