NICOLAS GILLES, LUTHIER À MONTPELLIER

Onze luthiers font aujourd’hui vivre cette réputation internationale. La richesse culturelle et musicale de Montpellier a attiré ces artisans d’art formés dans les plus grandes écoles européennes. Seul natif de Montpellier, Nicolas Gilles a suivi ce parcours avec brio, le menant de Mirecourt dans les Vosges à Newark en Angleterre, avant de s’installer place Sainte-Anne en 2001.

De la fenêtre de son atelier, à l’œuvre sur son établi, il a une vue imprenable sur le Conservatoire de Montpellier Agglomération où il a fait ses gammes de guitare classique dès l’âge de 11 ans. « J’aime cette ambiance propice à la création », apprécie ce virtuose, qui a également appris à jouer du violon, de l’alto et du violoncelle, les trois instruments à cordes qu’il fabrique.

Auteur déjà d’une centaine de ces pièces uniques, travaillées des heures à la main, ce jeune créateur a rapidement acquis la reconnaissance de ses paires et des plus grands musiciens. Les médailles internationales s’accumulent dans son atelier. Dernières en date, les médailles d’argent remportées une nouvelle fois au concours de la Violin Society of America en 2012.

© Markus Molhtoff

Deux ans de commandes l’attendent. Des Stradivarius 1700, des Guarneri 1741... Des modèles inspirés des plus grands luthiers italiens auxquels Nicolas Gilles apporte son style, sa personnalité et sa subtilité. Cette marque de fabrique, signée en latin « fecit à Montpellier » (fait à Montpellier), est appréciée par des clients du monde entier. « Toute la qualité d’un instrument s’exprime entre les mains de musiciens talentueux qui réussissent à obtenir des vibrations uniques et une large palette sonore, c’est magique ! » s’enthousiasme ce mélomane, toujours en quête de rencontres et d’échanges, qui parcourt le globe pour nourrir sa passion, quand il ne s’adonne pas au kitesurf ou au parapente...

« La lutherie est une discipline ouverte vers l’extérieur, contrairement aux idées reçues. Elle se nourrit de domaines divers tel que l’histoire bien sûr, mais aussi l’architecture pour ses formes qui inspirent celles des instruments, la physique pour la science mystérieuse des vibrations, la botanique pour le choix des matériaux, la chimie pour la préparation des vernis... »

À Montpellier, à travers notamment l’association Trans-Art, Nicolas Gilles et d’autres confrères, s’attachent à décloisonner leur discipline. Exposition de Stradivarius en 2008 au musée Fabre, fête des luthiers en 2011... Cette ouverture au grand public se poursuit aujourd’hui autour de visites guidées d’ateliers de luthiers avec l’Office de Tourisme et d’un riche programme de concerts-rencontres dans le quartier Sainte-Anne. Baptisés « Paroles d’instruments », ces rendez-vous auxquels participent de grands musiciens permettent de découvrir la musique à travers l’histoire des violons.

Par P. Martial (Cadence Info - 02/2013)

Le site de Nicolas Gilles

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