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MUSIQUE & SOCIÉTÉ

LES SHOWS XXL LANCENT LES FESTIVALS DE MUSIQUE

Dans le cadre des tournées internationales les budgets s’envolent. Si Michael Jackson se devait de figurer en premier c’est que son aura a atteint la planète entière avec ses disques, mais aussi avec ses concerts...

Cette page fait suite à : Les concerts à grand spectacle d'hier à aujourd'hui.


LE SHOW « XXL » À L’INTERNATIONAL

En 1987, Michael Jackson inaugure la tournée Bad et affichera un bénéfice de 128 millions de dollars. Partout où l’artiste fait son show, les producteurs se frottent les mains. Billets vendus des mois à l’avance = carton plein ! Sans nul doute, le chagrin de sa disparition l’a été aussi pour le tiroir-caisse.

Le pendant féminin de Michael Jackson est bien sûr Madonna. Tout comme lui, ses tournées sont lucratives. À titre d’exemple, Confessions Tour de 2006 a généré 194 millions de dollars de bénéfices en 60 concerts. Madonna sait contourner les faiblesses de sa voix à travers des spectacles qui favorisent la danse et la mode vestimentaire. Elle conceptualise le show autour de sa personnalité.

Avec plus d’un demi-siècle de présence scénique, les Stones ont su, eux aussi, faire fructifier leur image grâce au spectacle « XXL ». De 2005 à 2007, leur tournée Bigger Band Tour a généré 550 millions de bénéfices pour 144 concerts. Cette tournée sera parmi les plus rentables de la musique rock. Leur personnalité écrasante et leur musique n’ont jamais été ternies par l’usure du temps. Contrairement à d’autres groupes, les « pierres qui roulent » ont appris à souffler le chaud et le froid avant que la rupture ne mette un terme à leur collaboration jusqu'au prochain épisode.

La tournée 360 du groupe U2 en 2009 est encore à l'heure actuelle celle qui tient le haut de l’affiche. Avec ses 736 millions de recettes, ses 7 millions de spectateurs et ses trois scènes qui ont nécessité l’utilisation de 120 camions, la musique devient démesure.

Les bénéfices colossaux engendrés par ces artistes ont des raisons de l'être. Contrairement à des artistes français qui exporte peu leur talent à l'étranger, Madonna ou U2 se produisent dans le monde entier et leur show comprend un grand nombre de dates. De plus, quand les entrées ne suffisent pas à colmater les dépenses et à engranger des bénéfices, ordre est alors donné de prolonger de plusieurs mois ou d’une année la tournée en cours.


LES CONCERTS ÉLECTRO

Avec l’arrivée de l’électro, les spectacles « XXL » change d’apparat. Le DJ David Guetta est certainement le personnage le plus évident, mais aussi le plus controversé de ce début du 21e siècle. Dans ses spectacles, la démesure prend tout de suite un autre sens. Avec lui, pas de musiciens, pas besoin de camions pour transporter des décors. Le show se recroqueville sur lui-même. Certes, les lasers, les vidéos projections sont là, mais le DJ fait tout de même une bonne affaire côté business (70 millions pour une prestation). David Guetta a été le premier en France à installer le phénomène du DJ Star.

Les Daft Punk ont, eux aussi, réussi leur pari sonore. Les stars françaises ont propulsé la musique électro à travers toute la planète. Leur show rentre dans le même moule. Aux États-Unis, leurs prestations sont « XXL » en raison du public qu’ils drainent, mais plutôt à taille « M », voire « S » côté mise en scène.

Pour apporter un autre éclairage à ce genre de concert, la dernière mode est de se présenter sous la forme d'un minifestival rassemblant au cours d’une même soirée plusieurs DJ. Les organisateurs minimisent ainsi la prise de risque et augmente leur chance d’avoir une retombée médiatique certaine.

LES FESTIVALS DE MUSIQUE

De toute évidence, pour rassembler un maximum de personnes, le festival est tout désigné. En France, il n’en manque pas, et cela est plutôt une aubaine pour les artistes français quand le marché du disque est morose. Pour la plupart d'entre eux, participer à un festival, c’est s’assurer un public ciblé, un objectif certainement moins hasardeux que d’avoir à assumer une date en solitaire.

Les festivals fonctionnent par thématique : le piano avec le Festival de la Roque-d’Anthéron, la chanson française avec les Francofolies ou le festival des Vieilles Charrues, le rock avec les Eurockéennes de Belfort, etc. Outre qu’un bon nombre de festivals créent des emplois, il est essentiel pour leur survie que ceux-ci aient des valeurs à défendre, qu’ils aient une histoire à raconter.

Pour terminer ce tour d’horizon, il existe le « Tribute to », sorte de concert dédicace couvrant tous les styles, avec une nette préférence pour les groupes disparus ou les artistes décédés. Faire revivre des légendes est son objectif premier : Michael Jackson, The Beatles, Pink Floyd , Abba… Ce genre de spectacle demande de gros moyens financiers et de grandes salles pour se produire, style Palais des Congrès ou Zénith.

Pour dégager des bénéfices, la production est souvent obligée de fournir un planning serré regroupant plusieurs dates chaque semaine. Parfois, ce sont plus de 50 personnes (musiciens, techniciens, etc.) qui travaillent à l’élaboration du show. Là aussi, le merchandising n’est jamais loin avec ses tee-shirts, ses chapeaux et ses bibelots divers. Ce qui attire le spectateur, ce ne sont pas les tubes qui défilent, mais l’idée de revoir sur scène une ou plusieurs icônes de la star disparue ; une course à la nostalgie dont l'idée de départ est venue de La Tournée des Idoles.

Toutefois, ceci n’est qu'une tendance momentanée emprisonnée par de la nostalgie. Dans ce domaine, les hologrammes commencent à prendre le relais. Tous les possibles seront alors imaginables : Michael Jackson, Elvis Presley ou Jim Morrison sur scène. Ne croyez pas que j’exagère, car ce genre de défit technique est déjà dans les cartons de plusieurs producteurs.

Par Elian Jougla (Cadence Info - 08/2016)

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