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MUSIQUE & SOCIÉTÉ

LES SCANDALES DE LA MUSIQUE : SEXE, PROVOCATION ET TRAGÉDIE

L’histoire de la musique ne manque pas de scandales en tout genre, du clip déviant jusqu’au « pétage de plomb ». Certains artistes n’ont vraiment peur de rien. De Lady Gaga à Madonna en passant par Gainsbourg, la musique sent bon le scandale, s’affranchissant des frontières et des codes depuis que le buzz est arrivé. Mais qui sont ces artistes si affamés de provocation ? Sont-ils uniquement là pour choquer ou pour faire bouger les lignes ?


À LA SOURCE DE QUELQUES SCANDALES ARTISTIQUES

Aujourd’hui, nous sommes bien loin du déhanchement suggestif d’Elvis Presley, de son message sexuel destiné aux jeunes filles en fleur de l’Amérique profonde. Dans le domaine du scandale, les années 50 vont pourtant être décisive. Déranger les moralistes et les bien-pensants allaient devenir un « sport », un affrontement direct contre la censure. Elvis Presley incarne ce personnage provocateur, boosté par une musique qui fait alors fureur : le rock’n’roll.

Débarquant en France, le rock’n’roll aura aussi son idole en la personne de Johnny Hallyday. À l’effigie du « King », Johnny se pare du même look ou presque : un pantalon de cuir et une chemise noire, une tenue à l’opposée de l’apparat vestimentaire du parfait chanteur yéyé des années 60.

Un autre artiste diabolisera toute l’énergie propre au rock’n’roll, le pianiste et chanteur Jerry Lee Lewis. Côté scandale, celui-ci ne sera pas en reste en faisant couler beaucoup d’encre à cause de ses mœurs scandaleuses (il épousera sa cousine germaine âgée de seulement 13 ans).

Apparemment plus gentil et plus innocent qu’Elvis sera la coupe de cheveux des Beatles en 1964. Une barrière tombe, celle des cheveux longs portés par des garçons. Bad boy (mauvais garçon), voyou, tels sont les mots véhiculés par cet étrange look venu de Grande-Bretagne. Pour les Beatles, un mauvais plan ? Pas vraiment, car le scandale tournera à leur avantage. En 1966, Lennon dira même : « Les Beatles sont plus populaires que Jésus », de quoi encore alimenter la presse à scandale et les ligues puritaines.

À travers ces quatre exemples, on devine que le déroulement de l’histoire de la rock-music est constituée certes de chansons, de musiques et de textes, mais aussi de tenues vestimentaires, de sexe et de provocations en tout genre.

Dans les années 50/60, la musique rock a mauvaise presse, mais fascine la jeune génération. Cette époque coïncide avec l’irruption de ce que l’on nommera la génération « Teenagers ». Dans une société encore trop puritaine, un bouleversement fondamental se produit : la société de consommation est en marche et les bien-pensants doivent à présent concéder plus de place aux modes de vie et aux idées des adolescents et des jeunes adultes. Pour ces derniers, la société de consommation est une opportunité de marquer leur différence, leur position et influence ; un besoin communautaire et urgent se fait jour.

© pixabay.com


LA PÉRIODE HIPPIE

Le propre même d’un scandale est de diviser les opinions pour mieux régner. C’est de là qu’il tire sa force. Quand Lennon déclare « Les Beatles sont plus populaires que Jésus », il sait que la phrase fera son petit effet à une époque où tout se vit plus encore au nom de la transgression qu’à celui de la liberté d’opinion. Mais cette malheureuse interprétation de la phrase ne sera pas sans conséquences sur la carrière des Beatles, puisqu’elle entraînera la remise en question de la tournée du groupe aux États-Unis (Lennon devra s’en excuser).

À la fin des années 60, la période Hippie devient le manifeste d’une jeunesse en errance, celui du mouvement des fleurs qui se terminera en 69 année érotique, que soulignera fort justement Gainsbourg dans une de ses chansons. C’est l’époque des sectes, des grands concerts, des excès en tout genre : violence, liberté sexuelle, LSD, marijuana et autres drogues en liberté. Keith Richards (Rolling Stones), Jim Morrisson (The Doors), The Who seront les témoins et acteurs de cette période charnière.


SCANDALE ET SURENCHÈRE

Les années passent et la musique continue de servir ses scandales. Pourquoi en serait-il autrement ? Arrive alors la vague punk et sa mode aux vêtements déchirés et aux cheveux colorés. Le punk allait tout emporter sur son passage. Désormais les textes ne sont plus que des cris lancés, les instruments sont volontairement désaccordés et les Sex Pistols délivrent leurs textes ravageurs, scabreux, insultants. « No Futur » diront-ils. Le scandale joue dorénavant la carte de la surenchère sur scène et à la télévision.

Plus tard, d'une façon encore plus déterminée, le rap et le hip-hop seront à la recherche de nouveaux messages, de nouveaux comportements en provoquant et en recherchant chez le public une attitude semblable. Certains ados, psychologiquement fragiles, influençables, et pour qui la musique dit quelque chose en leur âme, serviront d’appât à quelques artistes illuminés. Dès lors, on repense à la fusillade de Columbine du 20 avril 1999, qui sera l’une des premières tueries en milieu scolaire. Deux adolescents, Eric Harris et Dylan Klebold, seront les auteurs de ce drame qui coûtera la vie à 13 personnes. Rapidement, les médias vont trouver le coupable idéal : le groupe Marilyn Manson, dont les deux meurtriers étaient fans. Avec ses textes scandaleux et son aura satanique, Marilyn Manson sera suspecté d’avoir une part de responsabilité dans le drame de Columbine.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux, conjointement à certaines musiques, ont activé le doigt sur la détente sans qu’aucun chemin, ni idéaux se soient solidifiés durablement. Tout est à présent dans l’évènementiel, dans l’immédiateté, dans le choc des mots et des images qui s'entrechoquent. L’époque où l’on montrait son cul, l’époque où l’on cassait du matériel de musique sur scène n’est plus. La notion de scandale a changé et l’on mise parfois sur de l’imprévu pour que celui-ci éclate.


DEUX ÉTOILES MÉDIATIQUES AUX PORTES DU SCANDALE

LADY GAGA

La première s’appelle Lady Gaga. Dans un bon nombre de ses clips stylisés le scandale est là, tout en étant très calculé pour répondre au marketing d’alors, au point qu'il est bon de se demander qui joue avec le succès : la chanteuse et ses looks provoquant ou ses chansons calibrées pour les dancefloors ? Que ce soit l’une ou l’autre de ces raisons, à l’aube des années 2010, le succès est là, triomphant. Sur Twitter, la chanteuse dépasse les 7 millions d’abonnés en récupérant à droite et à gauche divers scandales qui ont jadis fonctionné dans toutes sortes de courant : rock, hip-hop, disco… pour ensuite les intégrer dans sa propre démarche artistique. Lady Gaga avoue ses paradoxes : « Je viens d’un milieu très strict et religieux, mais je fais de la musique sur le sexe et la pornographie, la fête et l’argent. »

Sexe, pornographie, argent, les mots sont lâchés, et ils n’ont plus le même écho qu’autrefois. Lady Gaga, comme Madonna en son temps, sait interpeller ses fans tout en maîtrisant les scandales qu’elle provoque. Sa légende, elle la renforce chaque fois que les plateaux de télévision ou les cérémonies seront à la fête ; autant d’occasions rêvées pour inventer de nouveaux concepts éphémères vus par des millions de téléspectateurs. Ses provocations, pas toujours bien acceptées dans le milieu, ne seront pourtant pas un frein à son succès. Lady Gaga sait jouer intelligemment du system et ça, on ne peut le lui reprocher. Avec Lady Gaga, le faire savoir est désormais aussi important que le savoir-faire !


AMY WANEHOUSE

Sa courte carrière ne l’a pas empêché d’être abonnée aux scandales. Il est bon de rappeler que les problèmes liés à la drogue ont depuis voyagé de la presse rock à la presse people pour finalement atterrir sur Internet. Tout comme Whitney Houston (qui, malheureusement, y perdra la voix), Amy Wanehouse est le parfait exemple de ce fléau ; fléau qui déboulera en dérive médiatique.

Amy Wanehouse était une toxico qui fumait du « crack », mode de vie d’un shout artistique qui s’est retrouvé sous le feu des médias et dont les images ont fait depuis les « beaux jours » de la Toile. Il en sera de même sur scène où la chanteuse prendra de la cocaïne devant un public frappé de stupeur. Sa courte carrière est ainsi devenue le témoin d'un contraste saisissant, un clair-obscur constitué de bonnes chansons et d'attitudes « trash » qui a certainement conduit le public à l'idolâtrer.


LE SCANDALE AUTREMENT

Amy Wanehouse ne sera pas la seule à se livrer à certaines « exhibitions » en public. D'ailleurs, le plus important n’est pas le scandale en lui-même, mais la façon dont il va être exploité. Il faut trouver l’idée choc, de celle qui sort des sentiers battus. Même si un scandale médiatique n’a aucun effet direct sur les qualités artistiques d’une chanson ou d’une musique, il permet de dessiner un bout de la personnalité, un sens inné de l’audace, mais aussi une manière habile de doser sa différence vis-à-vis de la concurrence (Prince et Michael Jackson, par exemple).

Dans l'histoire des scandales, il existe aussi les personnages atypiques, imprévisibles et excentriques, tels Alice Cooper, Iggy Pop et Ozzy Osbourne. Ces trois artistes-là ont marqué leur époque de leur signature : le premier en ayant un goût prononcé pour les serpents, le second pour se lancer dans le public (slam), et le troisième pour sa relation particulière avec les chauves-souris.

Mais le scandale peut aussi rimer avec « Intox ». Dans ce cas, il n’est plus question de provocation assumée, mais de faire illusion, de faire croire au public à une réalité qui, dans les faits, n’existe pas. Ce nouveau genre de scandale débarque sur le petit écran avec les bandes sons, le playback. Si, à la télévision, la technique impose cela pour une question de facilité et d’économie, certains artistes (conseillés par de scrupuleux producteurs) chantent alors que les voix entendues ne sont pas les leurs. Le Ça plane pour moi de Plastic Bertrand appartient à cette catégorie de scandale ; scandale que le public découvrira des années plus tard quand le chanteur se confessera. Plastic Bertrand sera loin d’être le dernier à utiliser les moyens techniques modernes pour faire illusion. Le plus drôle est quand la bande son « déraille » et que l’artiste se retrouve alors tout « nu », la supercherie dévoilée avec la voix tremblante et le visage blême !


QUAND LE SCANDALE VISE LE SEXE

Le sexe à petite dose ou en overdose fait toujours son effet. John Lennon et Yoko Ono qui posent nu sur un album, Michel Polnareff qui montre ses fesses sur une affiche... Le sexe, c’est facile, direct et ça parle à tout le monde, même si le scandale prend toujours forme en fonction du contexte et de l’époque.

© pixabay.com


MADONNA

Dans les années 80, la chanteuse Madonna a bien compris toute la portée de la sexualité. Pour elle, c’est une arme de conquête, une arme de séduction (capable même d’électriser un certain président français). Son érotisme est à toute épreuve. Le sexe est au service de son art, qu’il soit livré sur scène ou dans les textes de ses chansons (Like A Virgin, par exemple). Là où elle passe, le scandale n’est guère loin, la précédant quelquefois. L’artiste joue de son image avec une sorte de plaisir que les médias s’empressent de relayer. Madonna est alors prête à tout pour le fun, prête à vivre ses fantasmes, mais sans intention de crier aux scandales. D’autres s’en chargeront pour elle.

En 1992, en prélude à la sortie de son album Erotica, Madonna publie Sex, un album de photos (style SM) qui fera scandale, mais qui prouvera également toute son intelligence à jouer autant avec le corps qu’avec l’esprit. Madonna incarne la sexy-star sulfureuse. C'est un personnage avant-gardiste qui poursuit, d’une certaine façon, la voix tracée par la Marilyn des années 50. L’époque veut ça et Madonna porte parfaitement en elle cette libération de la femme moderne et libérée qui assume ses fantasmes. Depuis, d’autres émules sont nés, telle Britney Spears, même si cette dernière n’a peut-être pas eu toute la « magie inspiratrice » de son aïeule.


MICHAEL JACKSON

Parler de scandale sans évoquer le nom de Michael Jackson ferait offense à tous ceux qui en ont vécu sans vraiment les chercher. L’artiste avait tout : la jeunesse, le talent, le succès. Il était au sommet. Contrairement à d'autres, le scandale, Michael Jackson ne va pas le provoquer, mais le subir. Celui-ci va entrer par la grande porte et aura pour nom : pédophilie. Une accusation qui va ruiner sa carrière et l’estime de ses innombrables fans.

En 2005, avant son procès, il sera contraint de s’expliquer devant les caméras. Pour l’artiste, une humiliation. « Il y a quelques années, j’ai autorisé une famille à venir passer du temps à Neverland. Cette famille m’a dit que leur fils avait un cancer et avait besoin de mon aide. Depuis toutes ces années, j’ai aidé des milliers d’enfants qui étaient malade ou en détresse… Ces événements sont un cauchemar pour ma famille, mes enfants et moi. Je mérite un procès juste comme n’importe quel citoyen. Je serais acquitté quand la vérité sera dite. Merci. ». Jackson sera acquitté et lavé de tout soupçon, mais sa carrière en pâtira.


GAINSBOURG FACE À GAINSBARRE

Lemon Incest avec sa fille Charlotte, Je t’aime moi non plus avec Brigitte Bardot ou encore 69, Année érotique avec Jane Birkin, nul doute Gainsbourg aime les femmes. Il ne s’en est jamais caché, bien au contraire. Chez lui, chansons et sexe cohabitent pour le meilleur et pour le pire. Pourtant, chez ce dessinateur de mots qui riment, c’est bien souvent la société qu’il vise à travers ses "phrases médiatisées" et ses comportements.

Quand Gainsbourg invente le personnage Gainsbarre, il ne joue plus au minet, au séducteur de Lolita (ces dernières ne sont plus que des « pisseuses »). Pour Gainsbourg, la cinquantaine est déjà là. L’artiste est désormais installée, populaire, mais pas toujours compris. Or, l’artiste aime provoquer et joue à la surenchère, quel que soit le chemin pour y parvenir. Cela deviendra la spécialité du personnage Gainsbarre, toujours prêt à surprendre, mais jamais là où on l’attend.

Le personnage Gainsbarre s’installe progressivement. La télévision devient son décorum, son théâtre. Cela démarrera sérieusement en 1981 dans l’émission politique "7 sur 7" en brûlant illégalement un billet de banque de 500 francs face à la caméra pour dénoncer un fisc trop glouton, pour se poursuivre trois ans plus tard en smoking chez Drucker, d’une façon plus décontractée et amusée, lançant un « I want to fuck you » en direction d’une Whitney Houston toute offusquée par ce qu’elle vient d’entendre.

Le jeu s’installe et rime avec provocation, et si certains ont oublié l’épisode de sa « Marseillaise » à la sauce reggae - qui raviva quelques instincts primaires chez certains paras – l’artiste est depuis à la fête quand il vient à la télévision en étant tantôt le chanteur Gainsbourg, faiseur de tubes sur commande, et Gainsbarre, l’amuseur public, le provocateur. Toutefois, le personnage ne sera pas toujours exempt de reproches... Un jour, sur Canal +, quelques pensées lancées à voix haute envers Catherine Ringer (chanteuse des Rita Mitsouko) sur son passé d’actrice de porno sémera le trouble. Gainsbourg basculait immédiatement en Gainsbarre en la traitant de pute, sans aucun humour. De la provocation médiatisée, de l’insulte à l’état pur, c'était ça aussi l'autre visage de Gainsbourg.


LA PROVOCATION ARTISTIQUE D'AUJOURD’HUI

On pense tout de suite à Internet. Avons-nous tort ? Pas vraiment ! Ce média incontrôlable par bien des aspects a pris l’ascendant sur la télévision. Parce qu’il a une prise directe sur les évènements, il a toute autorité pour créer un nombre conséquent de dérives. L’Internet, c’est la cour des miracles. Tout peut s’y projeter à la vitesse de l’éclair. Pour l’artiste, le « deux points slash slash » est une bénédiction comme une malédiction. L'info (intox ou pas) est très difficile à contrôler, et c’est là toute la différence avec les autres médias. Sur Internet, un artiste peut être au cœur d’un scandale pour diverses raisons : sextape, caméra cachée, piratage… L'emballement médiatique est déjà dans les starting-blocks. Le buzz dévastateur peut commencer.

Vie privée ou vie publique, tout se confond. L'internaute devient un voyeur qui ne dévore plus dans son coin les magazines érotiques, la presse à scandale, mais qui savoure comme des centaines de milliers d’autres les diverses provocations gratuites que dessert la Toile. Certains artistes, plus habiles que d'autres, jouent alors le jeu en proposant délibérément des sextapes pour populariser leur image, tout en laissant croire que les vidéos ont été filmées à leur insu. Sachant qu’il devient impossible de devenir invisible dès que son nom d'artiste apparait sur la Toile, sachant aussi que le moindre des gestes est épié, les chanteurs et chanteuses cherchent à devancer ce qui, maladroitement, pourrait servir à alimenter négativement leur future carrière. La provocation est alors placée sous leur contrôle tout en permettant au buzz de faire son chemin librement. Une façon intelligente de récupérer l’incontrôlable. Inutile de préciser que la plupart de ces provocations tournent autour du sexe.

Aujourd’hui, la quête du scandale semble sans fin. Pour exister dans un monde dans lequel tout semble avoir été fait, l’artiste doit - quelle qu’en soit la raison - être inventif. C’est souvent difficile, mais nécessaire. Le culot, c’est parfois drôle, réjouissant, pour autant, ce n’est pas ça qui fera d’un produit médiocre un produit millésimé. La forme ne doit certainement pas l’emporter sur le fond car, dans ce cas, c’est l’art qui en pâti toujours.

Par Elian Jougla (Cadence Info - 08/2018)

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