Jean Wiener (1896/1982) aura été, avec Georges Auric et Michel Masselet, celui qui aura vu des générations de musiciens écrire pour le cinéma. Fuyant l’académisme du Conservatoire, Wiener aimait improviser au piano. Avide de tout et ivre de l’instant, il plonge avec passion dans l’univers du métissage musical qui règne dans les années vingt.
Jean Wiener aimait le mélange des genres. Il passait de Bach à du jazz sans que cela lui pose le moindre problème. Cette attitude permettra de déculpabiliser le comportement musical de quelques confrères qui avaient encore leurs oreilles plongées dans le siècle passé.
Musicien animateur de la vie artistique, Jean Wiener, contrairement à d’autres compositeurs, ne dénigra jamais le travail effectué pour le cinéma. Ennemi de toute nostalgie, Wiener jubilait dès qu’il lui fallait aborder un nouveau film. Le compositeur a toujours aimé expliquer son bonheur simple d’artisan du cinématographe.
Wiener avait une certaine lucidité sur le travail qu’il menait. Il s’est beaucoup battu pour valoriser la musique de films, dans ce qu’elle représente à l'intérieur du film, mais aussi en dehors. Quand on détaille sa filmographie, il est flagrant de constater que le compositeur ne s’est pas replié sur un seul genre.
Jamais blasé, le cinéma lui aura permis de rencontrer de fortes personnalités comme Jean Renoir ou Jean Epstein Dans sa longue carrière, il aura l’occasion de collaborer avec Paul Grimault, un spécialiste du cinéma d’animation (Les passagers de la Grande Ourse - 1943)
(source : Des compositeurs pour l'image - A. Lacombe)