Après des études à l’Opéra de Berlin où il devient directeur d’orchestre, Joseph Kosma (1905/1969) rencontre Bertolt Brecht et travaille avec Kurt Weill et Hans Eisler qui influenceront considérablement ses idées musicales. Venu à Paris, il rencontre Jacques Prévert avec qui il composera plus de quatre-vingt chansons.
Devenu un des animateurs de Saint-Germain-des-Prés, sa carrière de fabricant de chansons l’amènera à travailler avec Robert Desnos et Raymond Queneau. Dès 1936, ses collaborations à l’art cinématographique lui permettront de développer ses théories sur la musique « engagée » en ce sens que, pour lui, la partition d‘un film doit être autre chose qu’un simple ‘accompagnement divertissant’.
Kosma sera un des musiciens qui essaya de doter ses travaux d’une véritable identité musicale posée en complémentarité ou en parallélisme au film. Cherchant à se dégager de l’inévitable ‘générique à chanson’ en vigueur à l’époque, Joseph Kosma impliquera son expérience des variétés de cabaret aux rengaines de l’écran, désincarnant le classique schéma couplet/refrain au profit d’une liberté des textes et d’une texture instrumentale considérée alors comme révolutionnaire.
Cependant, ce sera essentiellement pour sa collaboration avec Prévert que le public retiendra le nom de Joseph Kosma. Il faut également retenir chez le compositeur des musiques de théâtre et de ballets, des chœurs, diverses œuvres instrumentales et opéras modernes (Les canuts en 1959).
(source : Des compositeurs pour l'image - A. Lacombe)